L'Orchestre du Festival de Budapest (BFZ) : une saison 2022-23 placée sous le signe de la jeunesse

BFO
Reprise d’une coutume bien sympathique : après trois années d´interruption due à la pandémie, le chef Iván Fischer nous invite dans ce qu’il appelle son „appartement de scène” („Színházlakás”). Situé face à l’opéra, ce fut jadis le cadre de son enfance. S’il n’y réside plus, il l’a néanmoins conservé avec meubles et décorations. Lieu choisi pour présenter à la presse les activités de sa formation, l’Orchestre du Festival (BFZ). Présentation de la saison 2022-23, le point sur les tournées à l’étranger, sans compter les activités traditionnelles, tel un grand concert gratuit en plein air.

En première sur la scène de Budapest: „Scylla et Glaucus” de Jean-Marie Leclair

Scylla et Glaucus
Pour les mélomanes qui connaissent son nom, Jean-Marie Leclair (1697-1764) était avant tout un violoniste virtuose qui nous a laissé pour cet instrument nombre de sonates, trios et concertos (1). Bien peu, par contre, savent que nous lui devons également un opéra : „Scylla et Glaucus”, tragédie lyrique en cinq actes. La première représentation fut donnée en octobre 1746 à l´Académie royale de Musique, suivie de dix-sept reprises, puis à Lyon quatre années plus tard. Considéré par d’aucuns comme un chef d’œuvre, le drame de Leclair révèle l´influence de Rameau („Hippolyte et Aricie” composé quinze ans plus tôt). Le musicologue Curhbert Girdlestone va jusqu´à y voir „avec ceux de Rameau et de Gluck, probablement le meilleur opéra français du siècle”. D’autres soulignant chez lui „la grande richesse de son invention mélodique et la merveilleuse habileté du contrepoint” (R. de Candé). Il fallut attendre les années quatre-vingts pour le voir recréé à Londres par John Eliott Gardiner.

Les Tributaires

Les Tributaires
L’héritage culturel de l’Europe centrale pluriethnique autour du Danube a inspiré écrivains et poètes de la région, comme Claudio Magris et Péter Esterhazy et bien d’autres. Les fleuves sont des lieux mythiques mais qui appartiennent à notre quotidien à nos moments de bonheur et qui évoquent des moments tragiques de l’histoire. Autour de sept cours d’eau, les auteures reliées sous le nom de plume Bisame Corvin, nous retracent le destin étonnant parfois tragique de six personnages. Des récits qui remontent à la Seconde guerre mondiale et qui convergent de nos jours sous le pont de l’Europe à Strasbourg. À la veille de la présentation du livre à la librairie Latitudes, nous avons rencontré l’une des auteures, Claire H.

Serge Koster, un homme de lettres polyvalent

Serge Koster
En relisant les textes de Serge Koster (1940-2022), on est tenté d'évoquer la maxime de Confucius : Celui qui aime apprendre est bien prêt du savoir. Koster était et reste une incarnation même du désir d'apprendre sans cesse et de l'aspiration de partager ses savoirs, (jamais tenus pour acquis une fois pour toutes) à ses élèves tout aussi bien qu'à son public.

Une bonne nouvelle pour les mélomanes : rajeuni et ayant retrouvé son éclat d’antan, L’Opéra de Budapest vient de rouvrir au public

Opera
Après plus de quatre années de fermeture pour travaux, l’Opéra de Budapest (salle de l’avenue Andrássy) rouvre ses portes. Pour célébrer l´événement était programmée une soirée de gala avec la participation de Placido Domingo au pupitre (1), suivie d´une représentation de l’opéra László Hunyadi de Ferenc Erkel.

« Les Abencérages » de Cherubini : un opéra français tiré de l´oubli

Abencerages
​​​​​​​Créé à Paris le 6 avril 1813 en présence de l´empereur et de Marie-Louise, „Les Abencérages” (ou „L´étendard de Grenade”) fut favorablement reçu par le public… Pour tomber par la suite dans l´oubli avec la chute de l´empire (2). Il s´agit de l´un de ses derniers opéras parmi la quelque trentaine d´œuvres lyriques que nous a laissées le maître italien, marquant son retour à la scène après dix années de silence. Cherubini (1760-1842) que Beethoven – de façon quelque peu excessive – portait aux nues, mais également loué par Berlioz et Mendelsohnn, précisément au sujet de cet opéra (1).

Philippe Jaroussky invité du Palais des Arts… en gracieuse compagnie

Jaroussky
Ils se connaissent de longue date pour s'être produits ensemble à maintes reprises sur les scènes françaises : Philippe Jaroussky et la jeune soprane hongroise Emőke Baráth (1). Nous les retrouvions cette fois, non au Théâtre des Champs-Élysées, mais sur une scène hongroise : au Palais des Arts (Müpa) de Budapest. Autre nouveauté : Philippe Jaroussky se produisant ce soir non seulement comme chanteur, mais tenant également la baguette.

Szia Budapest!, une exposition photo de Daniel Psenny

Szia Budapest
Ex-journaliste au Monde installé désormais à Budapest, Daniel Psenny expose ses photos de la capitale hongroise dans une galerie parisienne. Il nous parle de sa démarche, de ses découvertes de la ville et de son admiration des nombreux photographes hongrois exilés à Paris qui, avant la Seconde guerre mondiale, ont écrit la légende du photojournalisme et influencé de nombreuses générations de photographes. 

Deux jeunes pianistes venues de Paris à la conquête du public hongrois

Buniatishvili
Les adeptes de la chaîne Mezzo la connaissent bien : Khatia Buniatishvili figure, en effet, parmi les jeunes pianistes que l´on y croise régulièrement. Ce dont nous ne nous plaindrons pas. Tout d´abord par son jeu séduisant, vif et animé, mais aussi pour ce sourire et ce charme auquel nul ne saurait résister. Un ”jeu” au sens propre, car elle y prend un plaisir évident.

Deux événements marquants pour entamer la saison : Marathon Richard Strauss et ouverture d´une „Maison de la Musique hongroise”

Magyar zene háza
Pour le marathon qui se tient chaque début d´année au Palais des Arts de Budapest, ses organisateurs ont choisi de célébrer cette année Richard Strauss. Pour mémoire, il s´agit d´une manifestation qui se tient depuis 2008 en chaque début d´année sur une journée de concerts non-stop dédiée à un compositeur (ou couple de compositeurs) donné, montée en commun par Iván Fischer et son orchestre et les animateurs du Palais des Arts. Richard Strauss…