Pierre Waline

Pierre
Waline
Role
Chef de rubrique Musique

La Hongrie, paradis des footballeurs ?

La Hongrie, paradis des footballeurs ?
Ce n´est un secret pour personne : le Premier ministre hongrois Viktor Orbán est un grand adepte du ballon rond. Ce que nous ne saurions lui reprocher en soi. Lui-même n´a pas négligé, par le passé, de fouler les pelouses, jouant même en championnat, avec un certain succès, d´ailleurs. Jusqu´à son fils Gáspár qui avait un moment rêvé de faire carrière, jouant un temps dans une équipe professionnelle. Projet aujourd´hui abandonné

Iván Fischer et ses musiciens : c´est reparti pour un tour...

Iván Fischer et ses musiciens : c´est reparti pour un tour...
Décidément, nos amis toulousains sont gâtés, ces temps-ci. Ne serait-ce que parce qu´ils habitent une bien belle ville. Mais aussi parce qu´ils sont particulièrement servis, du moins pour ceux qui apprécient la musique, disposant, avec l´Orchestre du Capitole, de l´une de nos meilleures formations. Orchestre qu´est récemment venue diriger la cheffe italienne Speranza Scapucci pour une série de représentations de Cosí fan tutte qui resteront dans les annales. La cheffe italienne à peine repartie, c´est Iván Fischer et son Orchestre du Festival qui prirent aussitôt le relais.

France-Hongrie : des bons (et mauvais) usages...

France-Hongrie : des bons (et mauvais) usages...
Lors de mon détachement en Allemagne, nous avions rédigé, avec quelques collègues et amis, un „Guide de la communication” à l´attention des hommes d´affaires français se rendant Outre-Rhin, ceci pour les informer sur les usages locaux et leur éviter quelques impairs à ne pas commettre. Opération renouvelée lors de mon passage en Hongrie. Alors d´autant plus nécessaire que c´était l´époque (années quatre-vingt-dix) où nos compatriotes affluaient par avions entiers dans l´espoir de dénicher quelque bonne affaire et de s´ouvrir un nouveau marché, notamment à l´occasion des privatisations. Nous ne reviendrons pas ici sur le détail des conseils alors formulés. Plus intéressant serait d´examiner d´une façon plus générale les différences d´usages, tant dans le comportement que dans le langage, chez les uns et les autres…

Musique : petite revue des salles de concert

Musique : petite revue des salles de concert
Avec la multiplication des réseaux sociaux, la manie a été prise de classer tout et n´importe quoi („le plus beau, le meilleur, le préféré”…). Hit-parade parfois ridicule, le plus souvent arbitraire, généralement publié pour se mettre soi-même en valeur (1). Mais tel n´est pas toujours le cas. Ainsi, ce classement des dix meilleurs orchestres du monde que vient de publier la revue BBC MusicMagazine. Parmi lesquels figure en bonne place l´Orchestre du Festival de Budapest. Classement confirmé par le New York Times. Certes, qui reste subjectif, mais donne malgré tout une idée de la qualité, ou du moins de la réputation, desdites formations.

Musique, ces femmes qui vous mènent à la baguette….

Musique, ces femmes qui vous mènent à la baguette….
Pratiquement passé inaperçu s´est récemment déroulé à Paris un concours international de femmes cheffes d´ orchestre. Le premier dans les annales. Se déroulant sous le nom de Maestra sur trois journées à la Philharmonie de Paris (15-18 septembre), il réunissait 12 candidates retenues parmi 200 postulantes réparties sur 51 pays. L´initiative en revient à Claire Gibault, connue des milieux de la politique (elle a été députée européenne), mais surtout elle-même cheffe d’orchestre. Le but affiché par son organisatrice : „Donner plus de visibilité à ces femmes qui ne représentent dans le monde que 6% des effectifs de direction d´orchestre”. Pratiquement inconnue du public, sinon pour sa carrière politique, Claire Gibault dispose pourtant de solides références. Assistante de John Eliot Gardiner à l´Opéra de Lyon (où elle dirigea elle-même des représentations), elle assista également Claudio Abbado pour trois représentations à Londres (Royal Opera), Milan (Scala) et Vienne. Que dire d´autre, sinon qu´elle dirigea Placido Domingo à Washington (Idoménée). Elle va avoir 75 ans ce mois-ci. Plus connue de nos compatriotes est Emmanuelle Haim, par ailleurs claveciniste spécialiste de la musique baroque, qui fonda en 2000 le Concert d´Astrée. Par ailleurs cheffe invitée auprès des plus prestigieux orchestres modernes (New York Philharmonic, Los Angeles Philharmonic, Berliner Philharmoniker, Wiener Staatsoper...). Également en passe de se forger une solide réputation et reconnue sur la scène internationale, sa contemporaine Laurence Equilbey, fondatrice de l´ensemble Accentus. Une belle entrée en matière, donc.

Francophonie : ces cousins du Québec, plus „français” que nous ?

Francophonie : ces cousins du Québec, plus „français” que nous ?
De toute ma carrière, mes plus beaux souvenirs, à côté des années passées en Hongrie, sont sans nul doute ceux qui se rattachent au Québec (alors que je fus un moment en charge d´un programme de coopération franco-québécois). Tout d´abord pour la gentillesse naturelle et la simplicité des partenaires que j´y ai côtoyés, sans parler des beautés de la nature (ces forêts d´érables !), mais aussi par le plaisir que j´y ai pris à goûter aux charmes de leur langue, cette „parlure québécoise” qui nous réserve bien des surprises....

Musique et Littérature, une cohabitation en bon ménage ?

Musique et Littérature, une cohabitation en bon ménage ?
Ce n´est pas une découverte, la création musicale foisonne d´œuvres inspirées d´écrivains, dramaturges et poètes. Si nombreuses qu´il serait vain de tenter d´en dresser ici la liste, de Beethoven à Verdi en passant par Schubert et Schumann, ou encore Tchaïkowsky et mille autres. L´inverse étant moins évident, encore que…

Beethoven et la Hongrie : une love story („all´ungharese”)

Beethoven et la Hongrie : une love story („all´ungharese”)
„Il me faut composer quelque chose pour ces chers moustachus que je porte en mon cœur” (1). Ainsi s´exprima un jour Beethoven à propos des Hongrois, qu´il se plaisait à appeler „ses moustachus”, ceci sans aucune connotation ironique, bien au contraire. Voilà qui s´annonce bien.

Budapest : les frères (Iván et Ádám) Fischer, une aubaine pour les mélomanes

Budapest : les frères (Iván et Ádám) Fischer, une aubaine pour les mélomanes
Les mélomanes le savent bien, les dynasties et fratries sont kyrielle dans le monde de la musique. A commencer par les Bach jusqu´aux Strauss en passant par les frères Haydn. Et, plus près de nous, les Casadessus, frères et soeur Fontanarosa ou encore les surmédiatisés frères Capuçon. Sans compter, pour la Hongrie, le couple Ránki-Kukon et leur fils. Mais, pour rester en Hongrie, il en est que j´ai particulièrement à cœur d´évoquer, non seulement pour la renommée qu´ils se sont acquise, mais aussi pour la sympathie qu´ils suscitent : les frères Ádám et Iván Ficsher, tous deux chefs d´orchestre reconnus de par le monde. Si le cadet Iván se taille la part du lion avec son Orchestre du Festival (1), Ádám n´est pas en reste, loin de là, sollicité par les plus grandes formations et opéras (Scala, Covent Garden, un moment directeur musical à Vienne), auteur de nombreux cd et dvd.

Le hongrois, une langue quasi unique et originale, en passe de perdre son identité ?

Le hongrois, une langue quasi unique et originale, en passe de perdre son identité ?
La langue hongroise est réputée pour être hermétique aux étrangers, notamment par un vocabulaire qui ne manque pas de dérouter les touristes de passage. Une réputation de moins en moins fondée. Du moins au vu des résidents expatriés de plus en plus nombreux qui parviennent à l´assimiler, souvent fort bien. Quant au vocabulaire, comme partout, il évolue, aussi les emprunts étrangers s´y font-ils de plus en plus nombreux. Un phénomène relativement récent, mais qui tend à s´accentuer. Le premier exemple qui nous vient à l´esprit est le mot „quarantaine” (karantén), actualité oblige. Des emprunts dont souvent, mis à part les locuteurs francophones, les Hongrois ignorent l´origine. Combien établissent, par exemple, le rapport entre le mot (quarantaine) et son origine (le nombre quarante) ? Certainement bien peu. Des emprunts qui, dans certains cas, s´écartent du sens originel pour donner des résultats parfois surprenants. Tel, pour désigner notre „réticule”, le mot „ridikül”, qui se prononce „ridicule”. Et le cas n´est pas rare… Voire recouvrant en hongrois un sens opposé à sa signification d´origine.