Pierre Waline

Pierre
Waline
Role
Chef de rubrique Musique

Budapest : Mozart et Beethoven réunis le temps d´une soirée…

Concert à l´Académie de Musique On a beaucoup brodé sur une rencontre entre Beethoven et Mozart, au cours de laquelle le maître de Salzbourg aurait déclaré „Retenez ce nom, on reparlera de lui”. Si la rencontre eut bien lieu, on a tout lieu de douter de cette prétendue prophétie. C´était au cours de l´été 1787, Beethoven n´avait alors que 16 ans. Rencontre qui demeura sans suite. Ce qui est par contre certain est que Beethoven admirait Mozart, même s´il dut garder une petite rancœur de cette entrevue infructueuse. Mozart, sur un thème duquel il composa des variations et pour les concertos duquel il écrivit des cadences. Dont le 20ème concerto en ré mineur qui figurait au programme du concert donné ce soir. Autres œuvres inscrites au programme : l´ouverture de Don Juan et le 4ème concerto de Beethoven.

8 mars : célébrons-les, trop vite et injustement oubliées….

Le rôle des femmes dans la musique Souvenez-vous, c’était en septembre 1982. La nouvelle fit alors sensation dans le monde de la musique : une femme venait, sur proposition de Karajan, rejoindre les musiciens de la Philharmonie de Berlin. Une phalange qui, depuis les cent ans de sa fondation, avait été l´apanage exclusif des hommes. L´heureuse élue - car son embauche avait été mise aux votes : une violoniste venue de Suisse, Bettina Sartorius (1). La Suisse, son propre pays où sa candidature s´était vue sèchement rejetée par les membres de l´Orchestre de Zurich, outrés à l´idée d´accueillir une femme dans leurs rangs. Et oui ! Depuis, les temps ont fort heureusement changé et l´on ne compte plus de formation où les femmes ne soient traitées en égales des hommes (2).

Quand Budapest célèbre son „Mozart Day” : après Ludwig, le tour de Wolfgang…

Journée de concerts consacrée à Mozart
„O Mozart, immortel Mozart ! De combien d´émotions profondes n´as-tu pas imprégné à jamais nos âmes pour emplir notre vie de bonheur et de lumière !” C´est par cette citation de Schubert que ses organisateurs présentaient cette Journée Mozart qui, depuis trois ans, se tient chaque année en mars à Budapest.

7 novembre 2019 : une folle journée dont les Budapestois se souviendront…

7 novembre 2019 :  une folle journée dont les Budapestois se souviendront…
La route menant à l´aéroport (seule voie d´accès) fermée deux heures le matin et deux heures le soir. Le centre de la ville entièrement bouclé et interdit à la circulation. Rues et artères principales vidées de toute trace de vie en milieu de journée. Le principal pont de la ville et les berges du fleuve interdits aux piétons. Une ligne de métro fermée toute la journée, une autre (et deux lignes de tram) le soir. Lignes de bus détournées. Les bouches d´égout verrouillées. Les habitants de l´artère principale interdits de sortir de chez eux durant la matinée. Ou, pire, les autres, téméraires qui se sont aventurés dehors, empêchés de rentrer chez eux le soir. Et tutti quanti. Question : où sommes-nous ? En Sibérie ? Au Japon suite à une catastrophe nucléaire ? En Asie avant l´arrivée d´un tsounami ? Non. Nous sommes tout bonnement en Europe, à Budapest, en ce 7 novembre 2019.

„Dictionnaire inédit de la Hongrie”

Une immersion (distrayante) dans la Hongrie profonde à laquelle nous convie Joël Le Pavous En voilà qui pourrait en faire rougir plus d´un d´envie : arrivé depuis six ans à peine en Hongrie, ne sachant alors pratiquement pas un mot de hongrois, notre ami parle aujourd´hui couramment cette langue, pourtant réputée ardue, et ce sans accent. Mais ce n´est pas tout, également doté d´un talent de rédacteur évident. A croire que des bonnes fées se sont penchées sur son berceau là-haut, dans sa Savoie natale… Nous avons nommé Joël Le Pavous, jeune journaliste free-lance établi à Budapest.

20-21 août 1968, invasion de la Tchécoslovaquie : l´envers du décor

A peine retombées les fusées du feu d´artifice, au demeurant splendide, donné à Budapest en cette soirée du 20 août qu´un tout autre évènement, bien triste, celui-ci, allait être commémoré : dans la nuit du 20 au 21 août 1968, 200 000 hommes des troupes du Pacte de Varsovie accompagnant 2 000 blindés (1) envahissaient la Tchécoslovaquie, mettant brutalement fin au Printemps de Prague. On connaît la suite avec la destitution de Dubček (convoqué à Moscou) et l´immolation du jeune étudiant Jan Palack (20 ans) qui frappa le monde de stupeur.

Le 19 août 1989 en Hongrie: une date décisive, première brèche dans le Rideau de fer

Tenue du „Pique-nique paneuropéen” Ce lundi 19 août, Angela Merkel s´est rendue à Sopron, ville hongroise proche de la frontière autrichienne, pour célébrer avec le Premier ministre hongrois le 30ème anniversaire du „Pique-nique paneuropéen” qui avait amorcé la chute du rideau de fer. Non sans avoir exprimé à nouveau la reconnaissasnce du peuple allemand envers le peuple hongrois pour avoir ainsi ouvert la voie au passage à l´Ouest de plusieurs milliers de ressortissants (vacanciers) de la RDA réfugiés en Hongrie.

Juin-Août 1944 : une France libérée, mais à quel prix ?

(Petit rappel...) Se prolongeant sur plus de 45 jours (du 29 décembre 1944 au 13 février 1945), le siège de Budapest fut sans nul doute l´un des épisodes les plus sanglants de la guerre. Faisant, outre les immenses pertes subies par les belligérants de part et d´autre, un nombre important de victimes dans la population civile, estimé à plus de 35 000. Sans compter les exactions commises (viols, déportations) …. Un épisode de la guerre généralement méconnu en France et qui laisse aujourd´hui encore un goût amer au cœur de bien de Hongrois. Même si certains ont un peu trop vite oublié qu´il s´agissait de mettre à bas le régime nazi alors en place, régime qui s´était notamment déchaîné contre la population juive (déportations en masse, ghettos, liquidations). Amertume, au point que je m´entends parfois dire pas des amis : „Comme vous autres, Français, avez eu la chance d´avoir été épargnés des destructions”.  Comme ils se trompent !

Hongrois francophones, Français magyarophones : une histoire d´accent (pas grave …).

Parachuté un beau jour par mon employeur en Allemagne, je me souviens que, fraîchement débarqué, m´excusant auprès de mes interlocuteurs pour mon accent, je me voyais immanquablement répliquer : „Nein, in gegenteil [Non, au contraire], das ist charmant”. Certains poussant même la politesse jusqu´à me prier de ne pas perdre ce „si délicieux” accent. De quoi me rassurer, complexé que j´étais par ce ridicule accent français, encombrante casserole collée à ma langue. Ridicule à mes oreilles, apparemment pas aux leurs. Comme quoi tout est relatif en matière d´accent.