Opéra de Budapest : une saison placée sous le signe du „charme slave”….

Opéra de Budapest : une saison placée sous le signe du „charme slave”….

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Présentation de presse

C’est dans l’annexe de l’Atelier Eiffel que Szilveszter Ókovács, son directeur, nous a réunis pour nous présenter la saison 2023-2024 de l’Opéra.

Quelques chiffres, pour commencer : 14 premières, 2 créations hongroises, 2 troupes étrangères invitées 2 tournées et 3 nouveaux spectacles à l’attention des enfants. En ouverture, pour nous mettre dans la note, la soprane Andrea Brassói-Jőrös nous sert un extrait de Roussalka qu’elle interprètera dans le rôle-titre en janvier et février prochains. Une première, cet opéra de Dvořák n’ayant encore jamais été donné sur scène en Hongrie (uniquement en version concert). Car cette saison 2023-24 sera en grande partie consacrée au monde slave. Plus de quarante représentations en rapport, soit direct, soit indirect avec la vie musicale des pays slaves. Il n’est pas de notre propos d’en dresser ici la liste, aussi nous contenterons-nous, pour donner un aperçu, d’en mentionner quelques temps forts.

Boris Godounov, tout d’abord, qui revient sur scène après vingt-deux années d’absence, mais - et c’est là une première - dans sa version d’origine (exempte des retouches pratiquées par Rimsky-Korsakov). Ou encore La Dame de Pique (Tchaïkovski), Guerre et Paix (Prokofiev). Dans un tout autre genre, nous citerons encore Le Roi Roger (Król Roger) de Szymanowski, qui sera donné dans sa langue d’origine (polonais) par une troupe venue de Košice (Kassa, Slovaquie).

Au-delà de ce clin d’œil lancé vers le monde slave, un constat : un programme non seulement riche, mais également varié, tant par son répertoire que par ses formes d’expression. Retour en force, donc, après trois années de restrictions.

A tout seigneur, tout honneur : Mozart, Wagner et surtout Verdi figureront en tête d’affiches. De Mozart, à côté d’un Don Juan présenté dans la mise-en-scène de Claus Guth, créée en 2008 à Salzbourg, également donné à la Bastille, un Cosí fan Tutte entièrement inédit dans une mise-en-scène du Russe Dimitri Tchernyokov. De Wagner, en plus de la Tétralogie qui sera donnée sur quatre journées d’affilée, Parsifal. Mais c’est surtout Verdi qui aura la part belle avec non moins de sept opéras (sans compter le Requiem) (1). Parmi les créations contemporaines, nous retiendrons Vakuska, l’unique opéra de Péter Eötvös, composé sur commande, qui sera précisément donné pour ses 80 ans, et Artaban de son compatriote György Semelczi, „spectacle de l’Avent” (conçu et mis-en-scène par Szilveszter Ókovács). A signaler encore au passage, la reprise d’un opéra contemporain du Hongrois János Vajda : „Le Malade imaginaire ou le comédien de Sa majesté”, inspiré d’une pièce de Boulgakov, sur la vie de Molière. Sinon, les auteurs traditionnels : Rossini, Donizetti, Monteverdi, Puccini, Mascagni, Leoncavallo, Kodály, Erkel, et nos compatriotes Auber et Debussy (pour ne citer qu’eux).

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La danse ne sera pas en reste avec 17 ballets. On retiendra entre autres, outre les grands classiques russes (Lac des Cygnes, Casse noisette, Onéguine), Spartacus du Hongrois László Seregi et Le Prince de Bois qui viendra compléter la trilogie de Bartók (le Mandarin merveilleux, Suite de Danses). Une originalité, trois ballets dansés par des enfants l’attention des (grands et.) petits : le ”le Lac des petits Cygnes”, la „Petite Belle au Bois dormant”, le „Petit Corsaire”. Enfants, écoles et familles qui se verront consacrer par ailleurs 15 spectacles spécialement adaptés.

Comme chaque année, le public se verra également proposer des concerts, au nombre de douze. A en retenir entre autres : la 9e de Beethoven, la 8e (symphonie des Mille) de Mahler, le Messie de Haendel, le Requiem de Verdi ou encore la Passion selon Saint Matthieu (sans oublier, un concert de „musique slave” qui sera donné en mai, Smetana, Moniuszko, Zajc, Suchoń, Dvořák…).  

Côté stars, outre les vedettes locales, on notera la venue de Placido Domingo (un habitué) qui se produira dans une version concert de Nabucco, et d’Anna Netrebko accompagnée de son mari Youssif Eyvazov qui se produiront ensemble dans le Trouvère sous la direction de Denis Vlassenko. A noter encore une soirée donnée par cinq stars internationales (accompagnées au piano) : Kristine Opolais (Lettonie), Piotr Beczała (Pologne), Olga Peretyatko (Russie) Ferruccio Furiametto (Italie) et Lisette Oropesa (Amérique). Soirées également données par des vedettes de la scène hongroise (Andrea Rost, Erika Miklósa, Ilona Tokody, Klára Kolonits, Ildikó Komlossy, Eszter Sümegi, Gyöngyi Lukács).

A signaler enfin, que la troupe ira se produire en juin à Bucarest (pour le centenaire de l’Opéra) avec Pélléas et Mélisande, puis à Dubaï en septembre (Le Lac des cygnes, Butterfly).

Comme l’on voit, une offre riche et variée qui promet de beaux jours. L’Opéra, qui fêtera l’année prochaine ses 140 ans.

A suivre...

Pierre Waline

(1): Attila, Nabucco, la Traviata, le Trouvère, Rigoletto, Aida, Un bal masqué

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