Elections consulaires : Vincent Liegey, tête de liste pour la Liste Citoyenne Hongrie

Elections consulaires : Vincent Liegey, tête de liste pour la Liste Citoyenne Hongrie

Vincent L

Originaire de la région Franche-Comté, Vincent Liegey connaît Budapest depuis une vingtaine d’années. Ingénieur de formation, essayiste autour des questions de justice sociale et environnementale et des défis que rencontre notre modèle civilisationnel, il souhaite faire vivre la démocratie et le débat d’idées. Coordonnant une coopérative, Cargonomia, qui produit des légumes bio et les distribue en vélocargos, il est également conseiller et chercheur auprès du monde de l’entreprise et des institutions publiques sur les enjeux de transformation des modèles économiques dans un monde en pleine métamorphose.

JFB : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous présenter aux élections consulaires ?

Vincent Liegey : Lors de la précédente élection (2014), je n’avais pas pu me présenter car j’étais responsable des débats d’idées à l’Institut Français de Budapest. Pour moi c’est une élection extrêmement importante parce que, comme avec la décroissance, mon cœur de métier était le débat d’idées. Je crois qu’il est très important, face aux défis qui sont les nôtres et aux tensions qui sont en train de grandir dans notre société, de faire vivre ce type d’élection et des corps intermédiaires de représentants des citoyennes et citoyens à tous les niveaux.

J’ai été sollicité par différentes familles politiques qui sont venues me chercher, notamment par le candidat sortant Franck Lefèbvre qui a fait un travail merveilleux pendant son mandat. On a alors constitué une liste qui est aujourd’hui soutenue par l’ensemble des forces de gauche et écologistes, ce qui pour moi est extrêmement important.

J’ai vraiment l’envie de donner un rôle important à ce statut d’élu qui est un peu équivalent à celui d’un conseiller municipal ou départemental, très proche des personnes qui votent et qui peut faire le lien avec les institutions via les élus représentant les Français de l’étranger (sénateurs et députés) et les institutions (Ambassade de France et Institut Français) qui nous représentent ici, tout en les défendant. J’y tiens beaucoup car je pense qu’elles jouent un rôle majeur dans le dialogue des civilisations et dans la défense des cultures, multiculturalisme, apprentissage de langues étrangères, etc.

JFB : Pourquoi la thématique de l’enseignement est-elle au cœur de votre programme ?

V. L. : C’est, d’une manière générale, la défense du service public. Je suis un grand défenseur des services publics que ce soit ceux de la santé, des transports en commun, les services funéraires qui, en ces temps, devraient être gratuits. Les services publics c’est aussi l’éducation et j’y suis aussi sensible, qui plus est en étant jeune père d’un petit garçon qui va devenir bilingue biculturel puisque la maman est hongroise. Je suis très attaché au multiculturalisme, au multilinguisme. Lorsque l’on apprend une langue ou découvre une autre culture, ce n’est pas en opposition, ça s’ajoute. C’est pour cela que l’on a besoin de filières bilingues en Hongrie, d’un lycée français accessible à toutes et tous et qui fonctionne bien, ainsi que de cours de français accessibles à tous ceux qui veulent apprendre le français.

Aujourd’hui le profil d’expatrié a évolué, c’est d’ailleurs un mot qui a un peu disparu. Ils ont été remplacés par des gens qui se sont installés en Hongrie, très bien assimilés à la culture, qui ont appris et parlent le hongrois, sont mariés avec un Hongrois ou une Hongroise et ont des enfants bilingues, biculturels, et le lycée Français n’est plus adapté à ces populations comme il devrait l’être. Il faudrait remettre des moyens pour repenser le modèle, ou encore réfléchir à d’autres moyens pour soutenir d’autres formes de scolarité. C’est ce que fait par exemple ma numéro deux, Marion Fontan, avec les petits mousquetaires, association complémentaire au Lycée français, qui promeut le français langue maternelle et qui réponds aux besoins de nombreuses familles binationales. Il faut mettre les moyens pour que ce soit accessible gratuitement à toutes et tous parce que je pense que l’accès à la gratuité de l’éducation est un droit fondamental.

JFB : Mis à part ce point majeur, qu’est-ce que vous souhaiteriez mettre en place ?

V. L. : Le rôle du conseiller consulaire est tout de même très limité. Mais par contre, il est en lien direct avec des personnes qui ont des compétences plus élargies que sont les sénateurs et députés représentant les Français de l’étranger et l’Ambassade qui peut faire remonter des choses à Paris via des télégrammes diplomatiques, donc je crois que notre rôle va aller plus loin que nos prérogatives. En allant au-delà, pour moi, faire vivre la politique ce n’est pas uniquement de défendre des droits ou de s’intéresser à des domaines techniques spécialisés, c’est aussi faire du débat d’idées, une fois de plus.

Il va aussi être très important de garder ou de nouer des liens avec les villes de province où la vie est très différente, mais où il se passe aussi des choses très intéressantes.  Quand on voit comment nos sociétés sont divisées entre des grandes villes hyperconnectées et une ruralité qui se sent abandonnée, je crois qu’il est extrêmement essentiel de créer du lien entre la ruralité et les urbains.  C’est ce que je fais avec Cargonomia, en allant tout d’abord travailler à la ferme une fois par semaine et puis en dialoguant, en rencontrant, en amenant des festivals là-bas, en invitant les collègues de Zsámbok à venir à Budapest. Et donc, il faudra faire la même chose avec les Français des villes de province. Cette fonction n’est pas inscrite dans le statut officiel des choses mais moi elle me paraît essentielle. Il faut dépasser les statuts et faire vivre la démocratie au-delà de ce que sont les prérogatives purement administratives. L’administration ou le poste d’élu est un moyen mais pas une fin. Il faut donc lui donner les moyens les plus pertinents.

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Vincent L

Si vous êtes inscrits sur la liste électorale consulaire, vous allez sans doute recevoir votre identifiant pour voter par internet par mail et votre mot de passe par SMS d'ici vendredi.

Le vote par internet sera ouvert à partir du vendredi 21 mai 2021 midi jusqu’au mercredi 26 mai 2021 même heure, en cliquant sur le lien suivant :

https://meae-tour3.votezaletranger.gouv.fr/index.html#!?electionId=ff8080827937dfdd017937f46f260028&siteLanguage=fr

Sinon, vous pouvez déposer votre bulletin dans les urnes le 30 mai prochain.

Propos recueillis par Mathilde Houssay