World Press Photo, l’exposition qui n’a pas fait l’unanimité à Budapest

World Press Photo, l’exposition qui n’a pas fait l’unanimité à Budapest

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Présente du 23 septembre au 5 novembre 2023 au Musée national hongrois, l’exposition itinérante a su faire parler d’elle dans les médias et même dans le monde politique hongrois.

Tout débute en 1955 lorsqu’un groupe de photographes néerlandais organisent un concours international nommé « World Press Photo » afin d’exposer leur travail à une plus grosse audience. L’évènement prenant de l’ampleur, une fondation a été créée. Celle-ci a été basée à Amsterdam pendant six décennies et est une organisation indépendante et sans profit. Elle a à coeur de montrer le travail des journalistes, de raconter des histoires et montrer l’évolution de la société à travers des photographies poignantes. Le concours se transforme en exposition itinérante, sillonnant le monde durant plusieurs mois.

« La mission de la Fondation « World Press Photo » est de connecter le monde aux histoires qui comptent. » peut-on lire sur le site internet très complet du concours.

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Les photographies de l’exposition proviennent du monde entier, nous invitant à voyager à travers les différents continents, leurs histoires et actualités. Le concours est ouvert à tous les photo-journalistes professionnels et photographes de documentaire. En cette année 2023, ça n’est pas moins de 3 752 photographes provenant de 127 pays qui ont participé au concours, et 24 photographies récompensées. Parmi elles, une particulièrement poignante : « Mariupol Maternity Hospital Airstrike », prise par le photo-journaliste Evgeniy Maloletka. Le cliché montre une jeune femme ukrainienne sur le point d’accoucher sur un brancard tenu par des hommes, et l’hôpital derrière elle est détruit par l’armée russe.

Une série de photos qui ne fait pas l’unanimité

Parmi les gagnants de cette année 2023, il y a « Home for the Golden Gays ». Il s’agit une série de photographies représentant les « Golden Gays », une communauté de personnes âgées et LGBTQ+ provenant des Philippines et vivant ensemble depuis des décennies. Une sorte de maison de retraite communautaire. La photographe Hannah Reyes Morales a voulu délivrer un message d’espoir pour cette communauté encore très discriminée au sein de son pays. Et pourtant, le message n’est visiblement pas passé en Hongrie, où la députée Dóra Dúró a demandé l’interdiction d’accès à l’exposition pour les mineurs à cause de ce cliché qui « violerait la protection de l’enfance ». Demande qui a été exécutée, et qui a valu une manifestation étudiante devant le musée ce 30 octobre dernier. Ce scandale a été en faveur de l’exposition qui a repris en popularité pour sa dernière semaine au musée national hongrois.

Siloé Lemaître

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