MUSIQUE: Anima Sound System

Doit-on s’attendre à un miracle? Anima Sound System sort son onzième album et, à tort, on ne peut s’empêcher d’attendre les mêmes émotions que lors de la sortie de leur album de référence Anima en 1997. Depuis 13 ans, pas mal d’eau a coulé sous et même sur les ponts de Hongrie et la musique ainsi que les musiciens du groupe ont quelque peu évolué.

Depuis 1993, ces artistes natifs de Szombathely, dans l’extrême ouest du pays, ont roulé leurs bosses dans les chemins tortueux de la musique, entre l’underground et l’ivresse du succès. Anima Sound system fut découvert par l’excellent label Trottel records, comme beaucoup de groupes majeurs de la scène hongroise des années 1990, dont Korai Öröm, Kampec Dolores ou encore Masfél. Avec leur premier album Anima001, sorti en 1994, commence le début d’une longue série d’albums plus ou moins réussis. La plus grande réussite du groupe est sans conteste le troisième album Anima où le chant de Szilvia Bognár se mêlent au mix de DJ Cadik et au génie de Szabolcs Prieger et Zsolt Szabolcs, les deux seuls rescapés de la formation originale. Cet album reste dans le panthéon de la musique hongroise, voire au-delà. Il reste encore aujourd’hui une référence si rafraîchissante de musique électronique que de nombreux morceaux passent toujours sur les bonnes ondes. Depuis ce monument d’émotions, la chanteuse a quitté le groupe, formant un vide qui aura du mal à être comblé. Anima Sound System ne se laisse pas abattre pour autant. Plusieurs concerts à l’étranger sont organisés, notamment à Londres où le groupe partagera la scène avec Asian Dub Foundation avec qui le groupe sortira un titre en commun, Enough!, en 2001. Lors du nouvel an 2000, le groupe se fera remarquer par le réarrangement de l’hymne national hongrois dans un morceau Himnusz, diffusé par Radio Tilos à minuit et qui fera quelques vagues dans la presse les jours suivants. Signé sur la puissante maison de disque EMI en 2003 pour l’album Aquanistan, le groupe est sous le feu des projecteurs mais perd son aura de légende underground et son public de base. La sortie, en 2006, de leur dixième album We Strike sur le label allemand Mole, tout comme Yonderboi et Zagar, confirme les bonnes vibrations du groupe mais sans la passion d’antan. Depuis le 15 juin, un nouvel album de Anima Sound System est dans les bacs. Il s’agit de Tedd a napfényt be a számba, que l'on peut traduire par «Mets la lumière du soleil dans ma bouche». Le style vogue toujours entre Dub, électronique et Dance hall sans oublier des éléments traditionnels de leur héritage magyar. En espérant que cet album puisse nous mettre du soleil plein des oreilles.

David Sauvignon

Anima Sound System.

Tedd a napfényt be a számba (2010, NaRator)

En concert le samedi 26 juin à Budapest au Sportszelet Feszt à 22:00