La voix de l'Algérie se fait entendre

La voix de l'Algérie se fait entendre

Coopération algéro-hongroise

 

Le 5 Juillet 1962 est une date symbolique pour les Algériens, ancrée dans la mémoire de ceux qui ont combattu pour l’indépendance et la liberté. Après 1962, l’Algérie a continué d'entretenir des liens avec les pays qui l'ont soutenue dans son combat pour l'indépendance. Parmi eux se trouve la Hongrie.

C’est ainsi que des combattants de l’ALN (Armée de Libération Nationale) ont été soignés dans des hôpitaux hongrois et que des étudiants algériens ont été formés dans des universités hongroises. Le soutien de la Hongrie fut d’une grande valeur. L’Algérie a par exemple pu s'exprimer entre 1954 et 1956 sur les ondes hongroises, dans une émission en langue arabe «la voix de l’indépendance nationale et de la paix». L’Algérie, dans sa stratégie de développement économique et social, a énormément misé sur la nation des treize prix Nobel dans les années 1960, 1970 et 1980. La coopération économique a ainsi été évaluée à 400 millions de dollars/an dans les domaines du BTP, de la médecine, de la défense et de l’hydraulique. Cependant le changement de régime en Hongrie à la fin des années 80 a monopolisé la politique hongroise, soucieuse de préserver la paix sociale. En outre, l'Algérie a, de son côté, connu une «décennie noire» à partir des années 80, marquée par la barbarie et la violence du terrorisme.



Rétablir les relations algéro-hongroises

Après avoir consacré beaucoup d'efforts pour s'intégrer dans l'Union européenne, la Hongrie estime aujourd’hui qu'il est nécessaire de rétablir les relations algéro-hongroises. N'ayant pu bénéficier des programmes de soutien à la croissance pour la période 2005-2009, elle souhaite être intégrée dans le programme qui s'étale jusqu’en 2014, doté de plusieurs dizaines de milliards de dollars de fonds publics. Cependant, malgré la longue expérience de la Hongrie en Algérie dans les domaines pharmaceutique, de l’aquaculture, de l’élevage bovin, de la formation militaire et de l’électronique, la méconnaissance des réalités économiques algériennes reste souvent un rempart pour la Hongrie. Pour y remédier, les visites d’hommes d’affaires hongrois se multiplient. Cela exige bien sûr une réelle volonté politique de la part du gouvernement hongrois. „L’Algérie est un pays du Maghreb riche et qui joue un rôle crucial dans la politique du Nord Afrique” explique M. László Püspök, Ambassadeur de Hongrie en Algérie.

 

Protocoles de coopération

Un diplomate algérien indique qu'«accentuer ses efforts sur l’Union européenne est certes primordial mais négliger des marchés de cette importance et les opportunités économiques est une erreur». L’Algérie et la Hongrie avaient signé en 1996 à Budapest un protocole de coopération. Pourtant, même après que l'Algérie ait remboursé sa dette auprès des Hongrois, estimée à 5,5 millions de dollars, les deux pays se sont contentés d’échanges commerciaux moindres, estimés à 102 millions de dollars en 2006. Les deux pays sont liés par une convention dans le domaine de la pêche qui prévoit la création de bureaux d’études dans le domaine de l’aquaculture ainsi qu'une commission paritaire dont le but est de stimuler les échanges économiques. L'ancien président de la République, László Sólyom, avait accéléré les pourparlers lors d'une visite de travail qui s'est tenue en 2007. Les présidents algérien et hongrois ont axé leur discours sur la consolidation des échanges entre leurs deux pays. En 2009, la présidente du parlement hongrois, Katalin Szili, a également passé 4 jours à Alger pour analyser les relations bilatérales. „L’Algérie est un partenaire stratégique dans la région de la méditerranée” a-t-elle alors indiqué. De son côté, le président de l’Assemblée Populaire Nationale algérienne, M. Ziari, a insisté sur le fait que les législations des deux pays offrent un cadre favorable à la promotion de la coopération bilatérale. Il a rappelé l'accord signé dans le domaine de l'éducation entre les deux pays.

 

Quelques signaux...

Il est vrai que les relations commerciales entre les deux pays sont assez timides et que la Hongrie souhaite un retour en force des entreprises hongroises sur le sol algérien. L'ambassadeur de Hongrie à Alger a d'ailleurs présenté une liste de 300 entreprises hongroises intéressées par des relations d’affaires avec les entreprises algériennes. Ceci reste toutefois insuffisant, d'autant plus que la Hongrie bloque parfois la délivrance de visas, freinant ainsi la circulation des personnes.

 

Hamid Hammad

 

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