Aujourd’hui dans l’histoire

Aujourd’hui dans l’histoire

Le 23 juillet 1728, le plus célèbre procès de sorciers hongrois s’acheva à Szeged. Après avoir exposés les douze suspects à l’épreuve de la balance et de l’eau, ceux qui se sont avérés «trop légers», furent piqués avec d’énormes épingles pour trouer leur peau et «aider les mauvais esprits à quitter leur corps». Parmi les autres signes supposés de sorcellerie, on compte par exemple des grains de beauté atypiques ou bien des aisselles sans poils. Parmi les chefs d’accusations figuraient notamment la vente de la pluie aux Turques et causé des maladies et la pauvreté dans la ville de Szeged. Après s’être vus infliger de cruelles tortures, les six hommes et six femmes furent attachés à des poteaux, plantés sur ce que l’on appelle encore aujourd’hui «l’Ile des Sorciers» à Szeged, et brûlés vifs devant l’ensemble des habitants. La première "sorcière" arrêtée fut Madame Kökény, la sage-femme de la ville responsable de nombreux décès. Elle fut d’une nature difficile et eut beaucoup d’ennemis à Szeged. Après son arrestation, elle aurait dénoncé ses complices et "avoué" qu’une armée de sorciers existait en ville, qu’ils avaient le Diable pour chef, mais aussi des capitaines, des généraux, et toute une hiérarchie militaire. Selon les historiens, la chasse aux sorcières de Szeged fut le résultat de la politique anti-turque et anti-protestante menée par le pouvoir central des Habsbourg qui voulait punir sévèrement tous ceux qui se retournaient contre la foi Catholique.

Le 13 juillet 1988, la Hongrie perdait l’une des ses dernières "grandes actrices", Hilda Gobbi. Sa vie reste liée à l’histoire de la Hongrie du XXe siècle. Déjà avant la Guerre, elle penchait ouvertement à gauche de l’échiquier politique hongrois. Pendant l’occupation nazie, Hilda Gobbi s’engagea dans la résistance puis, après 1945, elle assuma ouvertement son image d’actrice engagée. Elle contribua à la reconstruction du Théâtre National, fonda le Musée Gizi Bajor et créa des organisations d’aides pour les acteurs en besoin. Son homosexualité ne fut jamais un tabou; elle vécut longtemps avec l’actrice Hédi Temessy et l’écrivain Erzsébet Galgóczy. Nombreux furent ses rôles sur les planches mais aussi au cinéma: elle joua entre autres la vielle femme dans Les Têtes de Poule de Gy. Spiro, ou encore Phèdre dans le drame de Racine. Elle reçut de nombreux prix pour sa carrière, parmi lesquels le Prix Kossuth en 1949.

Le 11 juillet 1989, la visite de George W. Bush débuta en Hongrie. C’est à l’occasion de cette visite en Europe Centrale qu’il annonça la nouvelle politique américaine à l’attention du bloc de l’Est après la faillite de l’Union Soviétique. Bush était porteur de grands espoirs de ce côté de l’Atlantique. Certains croyaient que les efforts de la Hongrie pour se tourner vers la démocratie seraient récompensés par un paquet d’aides équivalent au Plan Marshall suite à la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, il ne s’agissait pas de cela. Au lieu de cela, George Bush proposa une coopération économique plus étroite avec les États-Unis et l’ouverture du marché hongrois aux produits américains. Durant sa visite de trois jours qu’il passa en Hongrie, il rencontra les leaders du parti dirigeant et ceux de l’opposition. Au cours d’un rassemblement organisé à Kossuth tér, il offrit son imperméable à une vielle dame venue le voir malgré la pluie. Sa visite marqua la fin d’une époque: non seulement il fut le premier Président américain à fouler le sol hongrois, mais aussi, le lendemain de son départ, le leader du Parti Socialiste, János Kádár était enterré.

Le 24 juillet 2000, plusieurs familles romes quittèrent la Hongrie pour Strasbourg pour demander le statut de réfugié à la France en raison des persécutions raciales dont elles étaient victimes, mais aussi pour poursuivre le gouvernement hongrois pour les mauvais traitements qu’elles devaient subir en Hongrie et réclamer ainsi 130 million de HUF. En 1997, à cause des vents extrêmement violents qui avaient emporté leurs maisons à Zámoly, ils furent temporairement logés dans la maison de la culture de la ville, où ils résidèrent pendant près de trois ans. Au cours de cette période, ils furent souvent menacés par des habitants et l’un d’entre eux fut assassiné. Après cet événement tragique, 41 des roms de Zámoly décidèrent de quitter la Hongrie pour Strasbourg où ils furent d’abord assistés financièrement par le gouvernement français avant que la grande majorité ne reçoive le statut de réfugié et ne s’installe à Strasbourg et à Quimper. La Hongrie fut tout d’abord condamnée pour discrimination raciale par la Cour Européenne des Droit de l’Homme mais cette décision fut réévaluée après que des cas de vol de métaux, de trafic de drogue et de prostitution ont été révélés concernant cette communauté rome hongroise en France et que plusieurs des émigrés aient été emprisonnés.

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