Budapest sous les ordures

Budapest sous les ordures

Collecte des encombrants

 

Chaque année, les rues de la capitale se transforment en immense dépotoir pour une ou deux semaines, le temps du ramassage des encombrants organisé par la FKF Zrt (service de voirie municipal).

 

 

Actuellement, le service de voirie municipal indique aux habitants le jour précis où le ramassage des encombrants sera effectué. A cette fin, les arrondissements sont divisés en quartiers et un jour de collecte est dès lors défini pour chaque quartier. La mairie fournit en outre des précisions aux budapestois une ou deux semaines avant le ramassage : déposer sur le trottoir, devant leur maison ou immeuble, les meubles dont ils n’ont plus l’usage à la date précisée, emmener les déchets polluants (batteries, pneus, peintures, réfrigérateurs, etc.) aux endroits indiqués,...



Situation intenable

Cependant, la réalité offre une image parfois désolante de cette période de débarras. En effet, Les “lomisok” (mot hongrois qui désigne les gens qui ramassent les déchets) connaissent souvent la date de collecte avant les habitants des quartiers. La revente des encombrants leur offre une source de revenu et constitue de fait pour cette population pauvre un élément de subsistance. Ils prennent possession des quartiers quelques jours déjà avant la date de ramassage, s’installent dans la rue choisie, y dorment, y cuisinent, etc... La question de l’hygiène publique se pose donc de manière croissante aux services municipaux. Les “lomisok” flânent toute la journée dans les rues avec leurs “tacots” à la recherche de batteries et de toutes sortes de métaux. Ils sonnent chez les habitants pour offrir leurs services en sortant les encombrants dans la rue. Régulièrement des actes de violence sont constatés entre des groupes qui se disputent un emplacement ou un objet, des coups sont échangés pour savoir à qui revient le “trésor”. Ils répandent sur les trottoirs les ordures déposées en tas par les habitants pour y dénicher des objets revendables. Les rues budapestoises se transforment donc parfois en vrais champs de bataille !



La solution ?

La FKF Zrt a engagé des démarches pour faire face à cet état de fait. Elle envisage la mise en place du “système de Vienne”. D’après ce dernier, il n’y aurait plus de périodes de collecte programmées, mais les immeubles en copropriété ou les groupes de maisons individuelles pourraient demander une fois par an, sans charges supplémentaires, l’enlèvement de leurs encombrants par les services municipaux à une date fixée communément.

Pour Lajos Klug, PDG de la FKF Zrt., ce changement ne se fera pas d’un coup de baguette magique. Il faut d’abord consulter les habitants des quartiers et faire différentes propositions. Il a souligné que le gouvernement étudiait également ce dossier.

Gábor Staudt, président du groupe Jobbik (extrême droite) pour la ville de Budapest, presse les autorités municipales pour effectuer ces changements car, selon lui, une nouvelle forme de criminalité s’est formée. Il juge notamment indispensable une intervention plus efficace des services de police. En marge des réformes proposées par la municipalité, le Jobbik suggère que dans un premier temps les déchèteries organisées provisoirement à cet effet se multiplient et que les habitants y déposent leurs encombrants.

 

Et d’ici là? Nous espérons que notre rue ne se transformera pas à nouveau en immense tas d’ordures !

Rita Szabó

 

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