Expo: Un pour cent de désordre

Expo: Un pour cent de désordre

Rétrospective et exposition d’été pour Vera Molnár

Vera Molnár, figure éminente de l’abstraction géométrique, expose à la Fondation Kepes dans la ville historique d’Eger. On y trouve deux expositions temporaires, dont la sienne inaugurée par la Fondation en plein cœur de la ville. György Kepes, artiste mondialement connu, est originaire de cette région. Il était lié au couple Molnár, ses lettres témoignent d’ailleurs des dons que Vera Molnár a cédé à la Fondation.

 

 

Le plaisir de la lumière a été évoqué lors d’une exposition sur Kepes - que notre journal a évoqué. Kepes nous conduit vers les Géométries du plaisir de Vera Molnár, que nous retrouvons dans un livre paru en 1986. A travers les différentes salles du musée, nous suivons le parcours de l’artiste, et notamment ses jeux de variation qui font surgir l’imprévu. C’est à partir de formes très simples qu’elle part à l’assaut de quelques lignes extravagantes - même si dans son Inventaire, elle dit de son travail : « il n’y a pas de message, aucun message, ni de raton-laveur». Dóra Maurer et András Szöllôsy-Nagy - qui ont expertisé de nombreuses années le travail de cette artiste - ont évoqué la façon dont Vera Molnár, originaire de Budapest, s’est imposée sur la scène internationale grâce à son art expérimental, en perpétuelle recherche de la perception  visuelle. Vera et son mari François Molnár se sont investis dans l’esthétique informatique, dans un laboratoire situé à la Sorbonne, afin d’y étudier les méthodes de transmission de messages visuels. Ils ont ainsi créé un des premiers programmes de génération d’images intitulé le "Molnart". Ils ont été parmi les premiers à utiliser l’informatique. Vera a expérimenté ce principe avant même d’avoir accès à un ordinateur. Ses premières toiles, issues de ses expériences, ont fait le tour des continents – mais un autre événement exceptionnel, pour l’époque, est également à souligner : l’artiste parisienne d’origine hongroise fut invitée en 1979 au Club des Jeunes Artistes de Budapest, dans un ancien palais (devenu depuis le musée Kogart). Elle a aussi travaillé dans l’ARTA (l’Atelier de Recherches des Techniques Avancées), au Centre Pompidou. On peut y observer ses œuvres un peu partout, comme au MOMA de New-York, ou plus récemment pour une exposition temporaire au DAB de Berlin. Ses variations sur la montagne de Sainte-Victoire de Cézanne ont fait l’événement au Musée des Beaux-arts de Budapest, à l’image de nombreux musées européens.

« Ce qu’il faut faire, c’est viser le chaos à l’aide de courbes, de formes inconnues, non normalisées, davantage mises en œuvre de façon telle, que l’ordre reste tout de même sous-tendu [...] car l’ordre visuel est fascinant, et c’est ce qui rend son art authentique » précise Vera Molnár.

Le mois dernier à Paris, elle a été décorée de l’insigne de Chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur. Il y a quelques mois déjà, elle avait été récompensée par l’Ordre du mérite de la République Hongroise.  

 

Kepes Intézet, Eger, Széchenyi u. 16 – Jusq'au 27 mai 2012, ouvert de 10 à 18h sauf lundi et le dimanche de 10 à 16h.

Musée des Beaux-Arts de Rouen, Esplanade Marcel Duchamps, du 15 juin au 30 septembre 2012, ouvert de 10 à 18h sauf le mardi. 

Éva Vámos

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