Où sont les subventions pour les J.O. ?

Où sont les subventions pour les J.O. ?

Les subventions pour la participation des sportifs hongrois n’ont été versées sur les comptes du Comité Olympique National et du Comité Paralympique National qu’au cours du mois d’avril, avec un retard significatif.

 

L’État hongrois a assumé de verser plus de 3 milliards de forints pour la participation des sportifs aux Jeux Olympiques de Pékin (dont l,8 miliard a été réclamé par les comités, l’État ayant donné des extras pour la présence des médecins des sportifs et pour des raisons techniques), mais jusqu’à début avril, seulement la moitié (58,5%) de la somme en question a été payée. Le Comité Olympique National (Nemzeti Olimpiai Bizottság, NOB) s’est vu dans l’obligation de demander aux sponsors d’avancer leurs frais, et le comité s’est également renseigné sur des crédits bancaires éventuels pour pouvoir correctement supporter les sportifs. Il y a quelques semaines, il manquait encore plus de 500 millions du budget établi : 440 millions de HUF dans le cas du NOB et 60 millions du côté du Comité Paralympique National, NPB.

Il n’est pas sans intérêt de mentionner que les subventions sont mandatées de deux sources. La partie majeure vient directement du mi-nistère des municipalités et du développement des territoires depuis que le ministère du sport a été aboli, la somme restante provient de la fondation de sport Wesselényi, sous forme de la bourse Gerevich (cette dernière a été fondée pour aider financièrement la préparation des sportifs aux compétitions et pour améliorer leurs conditions matérielles). Or, jusqu’à ce jour, la fondation n’a pas reçu un seul forint : il est probable que les mandats mettent plus de temps à arriver depuis que la fondation ne reçoit plus directement l’argent provenant des impôts des jeux de hasard.

La somme totale qui doit arriver sur le compte bancaire de la fondation est de 625 millions de HUF dont la moitié a été versée en avril, et l’autre sera réglée plus tard. En revanche, la moitié des subventions venant directement de l’État a bel et bien été payée jusqu’à fin mars (1,5 milliard de HUF).

La situation n’est pas plus évidente en ce qui concerne le NPB, car l’organisation n’a pas pu présenter le compte total de l’an dernier au mi-nistère, qui ne peut par conséquent débloquer et envoyer la somme jusqu’à ce que ce ne soit fait. Zsolt Gömöri, le président du NPB, a admis que l’organisation avait réellement eu du retard, mais s’est rattrapée depuis et espère que le ministre en question, Gordon Bajnai, approuvera bientôt leurs comptes. En même temps, Gömöri n’a pas manqué d’ajouter que le NPB avait moins d’argent depuis 2004, la «ration» par tête n’atteignant même plus le prix d’un fauteuil roulant...

Un autre aspect important de la question du financement est la proportion des subventions que les divers sports reçoivent. Depuis des années déjà les plus «fructueux» d’entre eux gagnent de plus en plus d’argent. Les subventions du canoë-kayak sont trois fois plus élevées depuis les J.O. de Sidney en 2000. Les subventions de la natation, ainsi que celles de l’escrime ont également doublé, selon les données du ministère.

Toutefois, mis à part le problème transitoire du non-versement des fonds, le sport hongrois souffre également du manque de bons sportifs dans plusieurs sports qui sont en première lignes à l’échelle internationale. Selon les experts, on n’a pas encore reconnu l’importance économique des sports de compétition. En effet, il y a de moins en moins de jeunes qui sont prêts à consacrer leur vie au sport professionnel, ils préfèrent plutôt les disciplines non-olympiques. En plus, le nombre des terrains de sport dimi-nue, car leur entretien coûte soi-disant cher. Mais il faudrait se demander si la lente agonie du sport au sein de la population hongroise ne nous coûtera pas bien plus cher dans quelques années. Gagnerons-nous assez sur les centaines de nouveaux centres commerciaux et les hypermarchés que l’on construit à la place des terrains de sports pour faire soigner les gens qui deviendront malades par manque d’activité sportive ? Pour finir, un chiffre qui donne à lui seul à réfléchir : pour le moment, la Hongrie n’envoie que 146 sportifs aux J.O. de Pékin.

Tímea Ocskai

 

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