Vous-avez dit bio?

Vous-avez dit bio?

Le point sur les biocarburants

 Du fait de la politique européenne en faveur des énergies renouvelables, les biocarburants continuent à faire l’objet de nombreuses recherches et sont produits en quantités de plus en plus importantes

Le point sur les biocarburants

 Du fait de la politique européenne en faveur des énergies renouvelables, les biocarburants continuent à faire l’objet de nombreuses recherches et sont produits en quantités de plus en plus importantes

 

 Il n’est plus utile d’insister sur le danger que représentent les biocarburants pour la production alimentaire mondiale, il faut avouer néanmoins que produire de l’éthanol peut permettre de se débarrasser d’un certain nombre de produits agricoles en surproduction. C’est triste lorsqu’il s’agit de transformer du vin AOC, mais pratique pour les betteraves à sucre. Comme nous allons le voir la Hongrie n’échappe pas à l’engouement général.

 Un produit de luxe

Pour le néophyte hongrois avide de connaissance, il y a etanol.info.hu avec la liste des stations-service hongroises qui vous proposent le produit (250 en France, notre pays menant des expériences sur la question dans quelques régions pilotes et plus de 15 en Hongrie, Tesco ayant trouvé que cela faisait une bonne pub) et toutes les explications sur le pourquoi et le comment. De là un lien vous dirige vers e85motorsport.hu, le site des fans d’E 85. Qu’est-ce que l’E 85 ? C’est un mélange (prévu pour des moteurs adaptés, plus répandus au Brésil qu’en Hongrie) qui est composé d’éthanol (entre 60 et 85 %) et d’essence. Les moteurs Flexfuel consomment indifféremment de l’essence ou du superéthanol (E 85), comme les cyclomoteurs de notre enfance qui acceptaient les mélanges maison à l’éther mais en plus écologique et plus performant. L’association hongroise pour les biocarburants vous propose ainsi la Saab biopower (4 modèles, idem chez Volvo, une 307 chez Peugeot, une Citroën C4 et une Renault Mégane, comme vous pouvez le constater, c’est une idée à la portée de tous !), une petite merveille de bonne conscience pour à peine 37000 euros.

Pas vraiment écolo

Il faut bien comprendre qu’en dehors des carburants produits avec des surplus agricoles, des microalgues ou des végétaux cultivés sur des surfaces non agricoles, l’éthanol est produit avec du maïs (ainsi Sekab a annulé l’implantation de quatre sites de production d’éthanol en Hongrie du fait du coût de production trop important), de la canne à sucre ( que l’on fait pousser en détruisant la forêt amazonienne, le poumon de la planète et le lieu de vie ancestral de nombreuses tribus qui n’envisagent pas de faire passer le permis de conduire à leurs enfants) avec force engrais, pesticides et en consommant pas mal de carburant. Compte tenu du nombre de véhicules, il n’y a aucune chance de pouvoir produire suffisamment d’éthanol pour les faire fonctionner même en transformant la totalité de la planète en site de production (sans compter qu’il faut aussi produire de quoi se nourrir). Le seul intérêt de l’éthanol est qu’il réduit la dépendance envers les pays producteurs de pétrole. On ne réduit pas non plus les aléas en ce qui concerne le prix à la pompe puisque, comme vous pouvez le constater, le prix des produits agricoles n’est pas vraiment stable non plus. Il s’agit juste d’une étape dans la recherche d’une meilleure solution et les constructeurs, comme les gouvernements comptent sur vous pour le financement.

Xavier Glangeaud

 

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