EXPO: François Joly

EXPO: François Joly

14 ans déjà que François Joly a posé ses valises en Hongrie. Des valises pleines de peintures, de pinceaux, de livres et de rêves. L’art, c'est sa vie, sa passion, sa révélation. 14 ans donc. L'occasion d'effectuer avec lui un Voyage dans le temps, titre de l'exposition que vous ne manquerez pas de découvrir en pénétrant dans l'Institut français où ses couleurs, personnages et signes variés énergisent le hall d'entrée, le café Dumas, en passant par les espaces et coursive du premier étage. Il s'agit de sa 23e exposition individuelle mais l'on y retrouve, outre des œuvres inédites, certaines peintures qui l'accompagnent depuis quelques années déjà, des présences familières et amicales, dont il semble ne se résigner à se défaire qu'avec émotion. Sa technique évolue sans cesse, qu'il recycle des objets trouvés pour en faire le support de ses créations (porte de frigo, planches où apparaissent encore des clous tordus...) ou qu'il choisisse la toile, plus traditionnelle, plus lisse et vierge de toute trace, qu'il utilise l'acrylique ou la laque, qu'il joue avec les aspérités de ses supports ou qu'il opte pour des reproductions sur toile, c'est toujours son univers et la singularité de son approche qui se décline au fil du temps.

Lorsqu'on l'interroge sur sa démarche et l'identité de son travail, François évoque Jean Bazaine, figure majeure de la peinture d'avant-garde française du XXe siècle. « Un peintre ne retrouve le vrai sens du tableau, tant oublié aujourd'hui, qu’en ne refusant pas cette mêlée confuse, si impure et contradictoire qu'elle lui paraisse, en acceptant de ne pas connaître à l'avance le visage qui en surgira », écrivait-il. François Joly se reconnaît ô combien dans cette approche, cette recherche de l'entre-deux, qu'il revendique comme étant, dit-il « le siège de l’imagination active, du centre du monde qui relie les différents niveaux du réel et grâce auquel l’Homme peut retrouver sa dimension cosmique». C’est cette zone méconnue qu’il aime à explorer lorsqu'il plonge à cœur perdu dans une nouvelle œuvre. Contrairement à Bazaine, François Joly est attaché à la figuration, qui participe de cette formulation d'un entre-monde, d'un inter-monde, qui le séduit et l'attire. Comme point d'entrée, il commence parfois à écrire des mots, des lettres, des nombres, premiers «Sésame» qui lui ouvrent les portes de sa propre imagination. Celle-ci est nourrie tant de signes (calligraphie arabe et orientale, hiéroglyphes de l'ancienne Egypte), de présences (ces figures totémiques que l'on croise dans plusieurs tableaux), de conceptions du monde (il est féru de cosmologie, d'astrologie... et de magie à n'en pas douter!) que d'autres références à ses maîtres. Jean Michel Basquiat en premier lieu, dont la découverte fut un choc, une véritable révélation, et dont il admire à la fois la maîtrise et la liberté de ton, cette façon de déconnecter la rationalité pour mieux s'ouvrir... à l'Homme. Bon voyage.

 

Le voyage dans le temps

jusqu’au 18 septembre

Institut français de Budapest

Ier arrt., Fő utca

 

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