L’affaire BKV (épisode 3)

L’affaire BKV (épisode 3)

Deux directeurs arrêtés, le troisième a la grippe AH1N1

Le BKV, société des transports publics budapestois, est depuis plusieurs mois au cœur d’une série de scandales financiers et manœuvres politiques auxquels vient s’ajouter l’arrestation du directeur juridique de la société, accusé d’avoir perçu un pot-de-vin de plusieurs millions de HUF. 

Après que plusieurs milliards de HUF d’indemnités de départ ont été versés à certains dirigeants, alors que l’entreprise ne cesse de voir ses dettes augmenter, et après que les membres du conseil municipal de la capitale se soient déchirés autour de la gestion du BKV, qui revient depuis le mois de septembre à Csaba Horváth (SZDSZ), l’entreprise publique fait de nouveau la Une des médias hongrois pour une affaire, cette fois, de corruption.

Le 4 décembre dernier, la police a arrêté György Sz., directeur juridique de BKV, en possession d’une mallette contenant quelque 11,8 millions de HUF. Cette arrestation, qui s’est déroulée dans le parking d’un centre commercial de Budapest, a eu lieu après une perquisition au siège du BKV. La police a en effet mis la main sur un contrat signé entre BKV et Budapest Airport dont le montant, particulièrement élevé, l’a conduite à supposer qu’une partie serait redistribuée entre certains dirigeants des deux entreprises. C’est cette somme que le directeur juridique de BKV recevait quand il fut pris en flagrant délit dans le parking. Les avocats de György Sz. ont souligné qu’il ne s’agissait pas de pot-de-vin mais d’un simple emprunt.

Depuis des mois, la police menait l’enquête autour des activités des directeurs juridiques de BKV Zrt., György Sz., et de Budapest Airport, Krisztina R.-V., tous deux soupçonnés de complicité dans des affaires de corruption et de fraudes. Elle a déjà trouvé les preuves qui confirment que les deux directeurs juridiques ont perçu une partie des versements destinés à plusieurs cabinets d’avocats sous contrat avec l’une ou l’autre société. En outre, les honoraires de certaines missions fictives confiées à ces cabinets ont certainement fini dans leurs poches. Krisztina R.-V., György Sz. ainsi que le directeur d’une société d’informatique impliqué dans l’affaire sont actuellement en détention préventive. Un mandat d’arrêt international a par ailleurs été lancé contre Zsolt Fuzik, responsable du réseau informatique du BKV. Il s’est depuis manifesté à travers une lettre adressée à Index le 14 décembre dernier dans laquelle il déclare être innocent et assure ne pas être en fuite mais être parti skier en Autriche le 5 décembre ne sachant pas que la police le cherchait. C’est là qu’il aurait contracté le virus de la grippe AH1N1 qui le contraint depuis à garder le lit. Selon lui, c’est donc pour des raisons de santé qu’il ne peut pas se rendre à la police, qu’il déclare souhaiter aider autant que possible.

Kinga Néder

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