Expo: «If not now»

Expo: «If not now»

Des artistes venus de toute l’Europe s’engagent pour l’égalité des droits des Roms et, plus largement, en faveur des minorités marginalisées.

Rendre visible les relations de pouvoir agissantes dans le contexte de la population Rom, telle est la mission de ces artistes, exposés dans la galerie du Trafó. Ce qui les unit, c’est aussi la volonté affichée de déconstruire les clichés trop souvent liés aux Roms et à leur style de vie.

Damian Le Bas, originaire de Worthing (GB) présente les cartes de différentes villes européennes sur lesquelles il trace des visages, matérialisant ainsi l’existence de la population Rom, telle un réseau à travers l’Europe. Damian Le Bas cartographie cette minorité sans frontière mais dotée d’une réelle unité à l’échelle européenne, et ce depuis bien avant la construction de l’Union. Si son travail est souvent associé à l’Art Brut, nier sa dimension intellectuelle serait dans ce cas présent passer à côté de l’œuvre et de son sens.

La diversité des œuvres présentées, en dépit de leur petit nombre, est appréciable. Un triptyque, de l’artiste autrichienne Lisl Ponger, représentant des aristocrates du XVIIe gravissant un escalier, nous invite à nous interroger: sommes-nous dans une période pré-révolutionnaire? Le graffiti «Equal rights for all!» apposé sur les 3 photos nous indique pourtant clairement qu’en ce début de XXIe siècle, la discrimination demeure, faisant fi des révolutions passées.

Le collectif Chto Delat? (Que faire?), fondé en 2003 à St Petersbourg par des artistes, philosophes, écrivains et critiques, s’est donné pour but de lier art, théorie politique et activisme. Leur court-métrage Partisan Songspiel. A Belgrade Story s’ouvre avec une référence à un évènement précis: l’expulsion des Roms du quartier de Belville à Belgrade, organisée par le gouvernement de la ville de Belgrade en pévision des Universiades d'été 2009 à Belgrade. Il porte également un message plus politique et universel, sur l'existence des oppresseurs et des opprimés: dans ce cas, le gouvernement de la ville, les profiteurs et magnats de l'industrie face à des groupes défavorisés, ouvriers, ONG et activistes minoritaires, invalides de guerre, et minorités ethniques. Dans le même temps le film tente de transmettre une certaine “conscience historique”, représentée par le “chœur des partisans morts” qui commentent le dialogue politique entre les oppresseurs et les opprimés.

Une exposition certes petite mais qui permet de sortir des sentiers battus et de penser la minorité Rom à l’échelle d’un autre regard.

 

If not now

Galerie Trafó

Jusqu’au 30 mai 2010

Entrée libre

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