Un 14 juillet en avance sur les rives du Danube
L’Institut français de Budapest a célébré la fête nationale dès le 12 juillet, recréant le temps d’une soirée, un petit coin de France au bord du Danube.
Fidèle à sa tradition, l’Institut français de Budapest a célébré ce samedi 12 juillet la fête nationale française. Cette soirée organisée dans la rue de l’Institut a recueilli plus de mille personnes sur l’ensemble de la soirée, recréant un petit village français à Budapest.
Une kermesse au goût d’été
Dès 17h, les pavés de la rue de l’Institut se sont animés d’un joyeux tumulte. Les premiers visiteurs flânaient déjà entre les stands, profitant de l’ombre légère des arbres et de la brise venue du Danube. Jeunes et vieux, hommes et femmes, t-shirts et chemises : tous les styles, tous les âges s’y sont croisés dans une atmosphère conviviale et détendue.
Rapidement, l’ambiance a pris des airs de fête de village. Des groupes de retraités sirotent une boisson sur la terrasse parisienne de l’Institut, pendant que des grands-parents et leurs petits-enfants partagent une glace à l’ombre d’un arbre. Plus loin, dans le café, deux jeunes Français espèrent honorer les étoiles de champion du monde en affrontant un père hongrois et son fils au babyfoot. Au terme d’un match serré, la hiérarchie sportive est respectée.
La bande-son participe à la douceur du moment. La chanson « Le temps est bon, le ciel est bleu » épouse parfaitement le moment, comme si elle était née ici, au bord du Danube. Les enfants, eux, s’affrontent aux divers jeux en bois, pacifiquement mais intensément. L’ambiance évoque une kermesse scolaire de début d’été, faite de rires, de concentration, et de petites victoires de prestige.
Alors que le soleil rasant vient éclairer doucement le logo de l’Institut, l’heure bascule. La lumière change, l’air se rafraîchit : la récréation touche à sa fin, que la fête commence.
Du Ricard à la raclette : la France dans l’assiette
À la brasserie Le Troquet, la transition est évidente. À partir de 19h, la bière remplace les boissons chaudes, et le slogan du café, « du premier café au dernier verre », prend tout son sens. Les discussions s’élèvent d’un ton, les verres trinquent, les rires se font plus francs, plus forts.
Au bar, la France se déguste dans toute sa diversité : du Ricard de Marseille au Picon bière du Pas-de-Calais, les régions ont trouvé leur place dans les verres des visiteurs. Les assiettes racontent aussi du pays. Les échoppes éphémères ont rempli les ventres et les cœurs, en servant certains des plats les plus populaires que la France puisse offrir : raclette fondante, quiches savoureuses, burgers généreusement garni d’un fromage bien français.
Le temps passe, mais la petite terrasse du Troquet ne désemplit pas. Elle offre à ses hôtes une véritable parenthèse parisienne avec vue sur le Danube. Seuls les serveurs désagréables, typiques des bistrots parisiens, manquent pour que l’immersion soit totale. Mais personne ne semble s’en plaindre.
La playlist, toujours aussi décontractée, accompagne doucement ce moment de plénitude. Entre deux bouchées ou deux gorgées, les conversations s’attardent, les regards se promènent, et chacun savoure un peu de cette France à portée de main.
Rassemblement en musique
Au cœur de la place, la scène devient le point de ralliement naturel. Les concerts et ateliers de danse se succèdent tout au long de la soirée. L’ambiance y est bon enfant, rythmée par des musiques tantôt entraînantes, tantôt nostalgiques. Ici, la fête prend une autre dimension : celle du lien, de la rencontre, de l’énergie partagée.

Toute la soirée, concerts et ateliers de danse se sont enchaînés sur la scène centrale de ce petit village d’un soir. Le public ne se fait pas prier pour participer au spectacle. Les plus timides tapent dans les mains, les autres se joignent spontanément à la danse. Les nombreux spectateurs ont pu admirer la prestation de la chanteuse Anaïs Rosso, dont la musique se trouve à la croisé des chemins de plusieurs courants.
À partir de 22h, un DJ prend le relais et le son monte d’un cran. Les festivaliers ont pu se déhancher sur de la musique entraînante et céder, pour la dernière fois, aux sirènes des boissons françaises. L’Institut se transforme alors en dancefloor sous les étoiles, prolongeant la douce euphorie de la fête.
L’institut français a organisé un événement simple, populaire et festif. Un 14 juillet célébré en avance, mais dans toute son authenticité : entre rires intergénérationnels, clins d’œil gastronomiques et chaleur humaine. L’essence même de ce que doit être la fête nationale. Paris, le temps d’une soirée, avait rendez-vous à Budapest.
Paul Rabeisen