Vernissage de l'exposition "Pour la vie" à Kugler Art
La Galerie Primart présentait en ce mois de janvier une exposition inédite au salon Kugler Art : “Pour la vie”. Différents artistes se sont réunis pour réaliser des œuvres autour des vastes thèmes que sont la guerre et la paix.
Des artistes engagés pour l’événement
Mihály Buday, József Fekete, Kálmán Gasztonyi, Dániel Ludvig et Zoltán Ludvig sont les peintres qui ont travaillé pour cette exposition nomade. Leurs styles sont différents, mais les consignes de l’exposition « Pour la Vie » étaient les mêmes pour tout le monde. « On nous a demandé de réaliser deux œuvres, l’une étant censée représenter la guerre, tandis que l’autre est censée représenter la paix », explique Dániel Ludvig, présent sur place au salon Kugler Art le 8 janvier 2025 pour une présentation de son travail. L'exposition avait, grâce à lui, une dimension familiale puisque l’un des autres artistes participants, Zoltán Ludvig, n’est autre que son père.

Au sujet de ses œuvres, Dániel Ludvig nous explique : « J’ai commencé mon travail peu de temps après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, en 2022, ce qui a fait de ce conflit une véritable source d’inspiration. » Réalisée avec de l’acrylique, sa première œuvre représente des cigognes perchées sur le toit d’une habitation très sombre. « Le nom de cette œuvre est Otthon volt (était à la maison). J’ai choisi de peindre des cigognes, une espèce migratrice, afin d’illustrer le moment où ces animaux sont revenus dans des villages ukrainiens pour ne trouver que des maisons détruites ou inhabitées. J’ai essayé d’approfondir ce travail par la présence d’une cheminée très sombre et des fenêtres vides pour montrer l’absence de vie. », décrit Dániel Ludvig. Au sujet de son second travail, Békevágy (la paix), il insiste principalement sur sa volonté de représenter une colombe, symbole universel de paix.
Un invité de choix : le photographe américain Chip Duncan
Chip Duncan, cinéaste, photographe et journaliste américain, était présent le 18 janvier dernier au Salon Kugler Art pour explorer à sa manière le thème de la guerre par le prisme de photographies de crises humanitaires causées par des conflits, mais également par des clichés mettant en exergue la pauvreté ou les conséquences de catastrophes naturelles. Cette présence au salon faisait suite à la projection de son dernier documentaire, Stand Together As One, le 16 janvier à l’Académie hongroise des sciences, un film explorant l'histoire du concert-bénéfice organisé par des musiciens américains, dont Lionel Richie, Michael Jackson et Harry Belafonte, en réponse à la famine qui a fait rage entre 1983 et 1985 en Éthiopie, causant un million de morts.
Chip Duncan ne travaille pas uniquement à travers des formats vidéo. L’artiste américain a publié en 2024 un livre intitulé A Different War, mêlant des récits touchants, des photographies et de la poésie. « Grâce à mes expériences personnelles sur le terrain, en Ukraine, je voulais produire un livre sur la vie des survivants de cette guerre », explique-t-il. « Désormais que mon livre est publié, je travaille à la création d’un court-métrage visant à documenter la réhabilitation des populations ukrainiennes et les difficultés que rencontrent les civils dans ce processus. Je retourne là-bas en avril 2025 pour poursuivre le projet », ajoute le cinéaste.
Au Salon Kugler Art, Chip Duncan a traité une problématique passionnante : « Que peut faire une caméra contre les guerres ? ». Du haut de ses quatre décennies d’expérience et à travers des clichés bouleversants, le photographe a raconté des récits marquants. Des jeunes filles dans une école en Afghanistan aux Ukrainiens délogés, en passant par des victimes du conflit éthiopien ou de la guerre civile au Myanmar, sa présentation s’est révélée humaine et enrichissante. L’apport de l'œil attentif d’un photographe à la suite de la vision artistique de peintres s’est montré tout particulièrement pertinent. Une œuvre d’art, qu’elle soit une toile ou une photographie, a un pouvoir qu’il ne faut pas sous-estimer. Dans une exposition comme « Pour la Vie », ce pouvoir est mis en valeur, pour le plus grand bonheur des visiteurs.
Faustin Clémot