Quintessence au Palais Stefánia

Quintessence au Palais Stefánia

Galerie Stefania

Rencontre avec András Breznay, président de l’Association Mednyánszky

Un somptueux jardin avec des sentiers et des sculptures qui nous conduisent jusqu’à la galerie du Palais Stefánia où nous assistons au vernissage organisé par l’Association Mednyánszky. Après des années d’absence, suite à l’isolement dû au Covid, l’Association Mednyánszky renaît et nous présente une multitude d’œuvres. L’essentiel de l’art poétique de ses artistes. Une exposition encore ouverte jusqu’à la fin du mois de septembre.

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L’Association Mednyánszky a été créée à la colonie d’artistes de Százados út à Budapest dans le 8e arrondissement et ses artistes sont connus grâce aux expositions collectives ou individuelles dans des galeries aussi bien à Paris, qu’à Amsterdam, Kassovie ou Oradea. En Hongrie c’est souvent dans des châteaux ou dans des musées que leurs expositions ont eu lieu – comme András Breznay, président de l’Association nous l’explique.  L’Association a été fondée par István Kurucz D. en 1990, puis József Breznay a pris la relève, aidé puis succédé par András Breznay son fils. C’est une famille d’artistes : Pál Breznay, son frère, est, lui aussi, devenu peintre, après des études aux Beaux-Arts de Paris.

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Sur la grande toile d’András Breznay on voit le Pont Elisabeth autrement – sous le titre Parallèles à l’aube. Un pont qui ressemble aussi à une balance qui perdrait l’équilibre. L’artiste est à la recherche d’un monde meilleur, rééquilibré, plus humain.

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Le titre de l’exposition « quintessence » évoque les éléments fondamentaux de notre existence – l’eau, le feu, la terre et l’air – dont László Mednyánszky parlait également dans son journal écrit en hongrois et en français et qu’il a voulu intégrer dans son art. C’est ainsi que Mednyánszky, le peintre des brumes est devenu l’homme du feu comme le formule l’historien d’art Károly Lyka.

L’exposition réunit les talents de ce groupe d’artistes à la recherche des quatre éléments fondamentaux, tel András Kecskés, représentant le brouillard ou alors les couleurs chaudes du feu peint par Hajnalka Szabó-Siska et Gyula Somos. Gergely Füzes évoque un poème de Lajos Kassák avec des couleurs aussi chaudes mais plus tendres. Les oiseaux d’orages représentés par János Kondor luttent avec les quatre éléments entre la chaleur et le froid avec des changements de couleurs comme dans les images de Zsolt Durkó (le jeune) créées à la jonction de la photographie et de la peinture :

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Les chercheurs de lumière est le titre d’une aquarelle de Bálint Basilides : on y voit le désir d’aller toujours plus haut. Ce tableau fait, en réalité, partie d’un triptyque.

Sur les aquarelles de Mónika Szente et de Klára  Borosnyay il y a des paysages lointains et transparents qui nous attirent.

Les toiles de Enikő Marton-Muha nous rappellent le maniérisme dans un monde incertain, après la crise des valeurs de l’époque de la Renaissance : voici un couple tordu en chute. Vers où va notre monde ?

La danse de la Terre est composée avec des objets trouvés et c’est une sorte de memento mori sur ce tableau de Gyula Somos. Les toiles de l’artiste révèlent l’univers à travers la morale chrétienne. À côté des toiles mystiques « image de mains d’ange » peintes par Kinga Győri Sánta.

Péter Bak a peint une grande surface rouillée, montrant un monde qui se dégrade et disparaît.  

Galerie StefaniaLe sujet de l’eau est montré sous divers aspects : il y a les miracles de la nature du Grand Canyon dans l’œuvre de Pál Breznay. Allez aussi voir les œuvres de Gábor Nagy, Péter Ridovics, Alexandra Nádas et András Kecskés, autant de représentations différentes de l’univers aquatique.

L’Association est engagée pour présenter l’Homme et son environnement. Les sculpteurs de l’Association sont particulièrement sensibles à ce sujet : comme Judit Zsin, Gábor Szabó et Előd Nagy. Leurs monnaies dans les vitrines ont séduit beaucoup d’admirateurs.

Gábor Szabó a sculpté dans le bois hérité de son père, lui-même sculpteur, une belle figure de femme.

L’expo a réussi à réunir des œuvres diverses montrant la vie quotidienne dans une ville provinciale hongroise (l’œuvre de Gyula Benkő) ou présentant les caractéristiques d’un pays lointain, Mexico essentiel de János Pál.

Éva Vámos

L’adresse :  Stefánia Galéria, 1143 Budapest, Stefánia út 34-36.

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