CINEMA: CineMaestro

En 1778, Beaumarchais écrivait Le mariage de Figaro. 8 ans plus tard, un compositeur aurtichien, un certain Wolfgang Amadeus Mozart, l’adaptait sur scène à l’Opéra de Vienne sous le titre Les noces de Figaro. Ces deux génies seraient probablement choqués d’apprendre qu’une version de cet opéra comique, mise en scène au Covent Garden à Londres, a été récemment projetée dans le cinéma du centre commercial Arena Plaza à Budapest. Ce film était la première partie de la toute nouvelle série de films-opéras CineMaestro au Cinema City Aréna.

Dans ce cadre, où en général une foule attend de découvrir Avatar en 3D au milieu des affiches du prochain Toy Story 3, ce genre de spectacle se sent grostesquement démodé. Cependant cette intiative permet de replacer les film-opéras, chassés des écrans de télévision depuis longtemps, dans un environnement contemporain. Ainsi, outre les amateurs qui voient là l’occasion de découvrir sur grand écran les meilleurs opéras du monde, ces séances peuvent-elles également tenter les néophytes puisque leur prix (entre 2900 et 3500 HUF) représentent la moitié de ceux d’un spectacle tradionnel à l’Opéra. 

Ce spectacle du Royal Opera House de Covent Garden, filmé en 2006, s’avère un étalon pour le rendez-vous des deux genres, l’opéra et le cinéma. Le secret est sans doute la crédiblité. Bien qu’il s’agisse d’un opéra bouffe, les caractères sont aussi humains et complexes grâce au génie de Mozart, à la mise en scène et au jeu des chanteurs que dans un spectacle moderne. Les chants puissants mais francs (en italien soutitré en hongrois) donnent la même impression. Les costumes et décors rèfletent le goût de l’époque tout en gardant un côté puritain très britannique. L’humour des situations décrites et le drame dans son ensemble se nourissant des conflits entre la noblesse et leurs serviteurs en plein cœur du XVIIIe siècle se traduisent ainsi facilement 220 ans après sa création.

L’environnement du Cinema City, bien moins somptueux que le Covent Garden, ne romp toutefois pas avec cette atmosphère. Etrangement, dans ce cinéma, pourtant l’un des plus modernes en Hongrie et qui dispose également d’un Imax, la seule déception vient des conditions techniques. Au début de la projection l’image, puis au millieu du spectacle le son, étaient l’un et l’autre défaillants pendant quelques minutes.

Dans le cadre du CineMaestro, chaque mois un nouvel opéra ou ballet sera présenté: La Traviata en mars, Carmen en avril, le ballet Romeo et Juliette en mai et Don Giovanni en juin. Chaque première commence par l’introduction de l’ancien directeur de l’Opéra National Hongrois, Miklós Szinetár. Outre les spectacles de Covent Garden, la série Palace Klasszikusok au cinéma du MOM Park accueille l’opéra du Mariinsky Kirov de Moscou avec Don Quijote le 2 mars et celui de Bologne avec Les puritains de Bellini le 16 mars, tandis que le Palais des Arts pésente les chef d’oeuvres du Metropolitain de New York, cette année encore Hamlet le 27 mars et Armida de Rossini le 1er mai. L’opéra se mondialise visiblement avec du succès sur grand écran.

Judit Zeisler

Les noces de Figaro

Les 20 et 24 février

CineMaestro ,

Cinemy City Aréna

Arena Plaza, VIIIe arrt., Kerepesi út 9.

www.cinemaestro.com