Aujourd'hui dans l'histoire

Aujourd'hui dans l'histoire

Le 16 octobre 1916, la prostitution a été légalisée en Hongrie et y est désormais considérée comme un «métier utile». La pratique du plus vieux métier du monde était l’un des problèmes sociaux majeurs de la fin du XIXe siècle. Pourtant la bourgeoise budapestoise, en pleine croissance, ne regardait pas d’un bon œil le nombre croissant des prostituées dans les rues et le nombre croissant des traitements des personnes atteintes de syphilis coûtait extrêmement cher. De plus, ces derniers étaient souvent des soldats et leur maladie causait ainsi des risques de sécurité nationale alors même que la perspective d’une guerre n’était jamais loin. Le premier essai pour réglementer la prostitution a eu lieu à Budapest en 1867, lorsque les autorités cherchaient à définir les limites institutionnelles de cette activité dans les maisons closes. Ainsi les dames sont-elles devenues des employées et les médecins ont-ils pu officiellement veiller sur leur santé grâce à des visites hebdomadaires, mais surtout ces institutions étaient-elles désormais tenues de payer des impôts. Puisque les maisons closes semblaient la solution parfaite à ce problème, le modèle de Budapest s’est rapidement propagé dans tout le pays. Ces institutions, dotées de grands salons et d’ameublements visant le confort des clients, se sont principallement installés dans les VIe, VIIe, et VIIIe arrondissements de Budapest, tandis que les maisons de luxe se trouvaient dans le IVe arrondissement. De nombreux écrivains, en particulier Gyula Krúdy, ont écrit la chronique de cette époque glorieuse. C’est finalement la Grande Guerre et l’ère conservatrice qui s’ensuivit qui mit fin à la prospérité des maisons rouges en Hongrie.

Le 17 octobre 1811, a été inauguré le premier hippodrome de Budapest. C’est István Széchenyi, figure politique dominante du XIXe siècle qui, voulant suivre le modèle anglais, avait introduit les courses de chevaux en Hongrie en 1827. L’hippodrome de Budapest, qui accueillit des courses jusqu’au 13 octobre 1818, fut construit selon les plans d’Adolf Feszty près de la route Csömöri et Hermina. Toutefois, il fut détruit pendant la construction du Népstadion en 1948 et les courses durent déménager route Pillangó où la construction du nouvel hippodrome fut achevée en 1928. C’est cet hippodrome et celui de Dunakeszi-Alag qui ont accueilli la majorité des événements hippiques jusqu’en 2004, date à laquelle la reconstruction du hippodrome «Kincsem Park», qui porte le nom d’un célèbre cheval hongrois, fut achevée. Aujourd’hui, c’est une autre «vedette hippique hongroise», Overdose, qui contribue à la réputation du sport équestre hongrois.

Le 22 octobre 1811, le grand compositeur et pianiste Franz (Ferenc) Liszt voyait le jour à Doborján, dans le Burgenland (aujourd’hui en Autriche). Le jeune prodige donna ses premiers concerts à l’âge de neuf ans et eut la chance de fréquenter dès son enfance les cercles viennois où il suivi l’enseignement de Carl Czerny et d’Antonio Salieri. Son père, qui avait de grandes ambitions pour son fils prodigue, choisit de quitter Vienne pour Paris, où le jeune homme fréquenta un temps les saint-simonistes. Très pratiquant à cette époque, les thèmes religieux influencèrent fortement sa musique, lui donnant un ton à la fois sentimental et spirituel. Paris a eu un énorme impact sur l’œuvre de Ferenc Liszt et sa créativité. Outre son atmosphère et la richesse des salons fréquentés par la noblesse ainsi que les artistes en vogue, c’est aussi là qu’en 1832, il découvrit sur scène le célèbre violoniste Paganini qu’il n’eut dès lors de cesse que de surpasser quant à lui au piano. C’est aussi à Paris que Liszt fit la connaissance de Frédéric Chopin, avec lequel il noua une amitié profonde. Le reste de sa vie s’est déroulé entre Weimar, Rome et Budapest, avec de nombreuses tournées à travers l’Europe et jusqu’en Russie. C’est à lui que l’histoire de la musique classique doit l’invention du genre du poème symphonique. En 1857, il fut nommé Président de l’Académie de musique de Budapest, qui porte aujourd’hui son nom. Son œuvre musicale suit un arc naturel, de sa jeunesse romantique et passionnée jusqu’à la morosité de la solitude des dernières années du vieux Liszt.

Kinga Neder

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