Erika Gál

Erika Gál

C’est au sein du Palais des Arts de Budapest, centre musical de la capitale encore relativement récent, mais déjà très réputé, qu’Erika Gàl, l´une des sopranos hongroises les plus en vogue du moment, interprète Erda, la figure la plus poétique de l’opéra « L’Or du Rhin », le premier de la tétralogie de Wagner « L’Anneau du Nibelung », dirigé par le très primé Ádám Fischer dans le cadre du Festival Wagner à Budapest.

Soprano dotée d’un mezzo dramatique, Erika Gàl, en déesse de la Terre très musicale et féminine, affronte son personnage avec beaucoup de douceur. « J’ai eu la chance inouïe dans ma vie d’être formée par la légendaire Erzsébet Komlósi, dont la carrière, avec plus de 60 rôles au sein de l’Opéra national de Hongrie, a sans aucun doute contribué à l’essor de l’art lyrique européen, - Erika Gàl avoue n’avoir jamais songé à l’Opéra étant petite. « J’ai toujours aimé chanter jusqu’à ce qu’on me fasse remarquer, alors que j´avais environ 16 ans, que c’était un métier à part entière et que j’avais toutes les chances de l’apprendre avec la voix dont la nature m’avait dotée », - confie Erika, aujourd’hui chanteuse lyrique émérite de l’Opéra National de Hongrie.

C´est dans une bibliothèque du quartier qu´elle découvre le chant lyrique, à travers les vinyles de concerts d’Erzsébet Komlósi qu’elle finit par rencontrer personnellement. Pour devenir ensuite son disciple, après un concours musical ou Erika remporte le premier prix du jury.  Succéder à Erzsébet Komlósi ? Jamais Erika Gàl, alors à peine âgée de 20 ans, n’aurait pu imaginer que la célèbre Diva la désignerait pour la relayer auprès du monde artistique hongrois.

Elle se produit beaucoup en Hongrie, son pays natal envers lequel elle avoue éprouver beaucoup de reconnaissance puisque « la formation musicale y est excellente avec une discipline et une rigueur qui ne peuvent que porter leurs fruits ». Erika se dit chanceuse d’être entourée par des maîtres de renom comme Irena Szavelieva et Márta Ónodi, « des personnes dont l’expérience musicale est incontestable ».

Régulièrement invitée dans les plus prestigieux opéras en Autriche, en Allemagne ou encore en Roumanie, elle confie « avoir la force pour tenir le rythme intense grâce à la famille et aux enfants ». Elle reconnaît que sa ténacité dans le travail dépend directement du soutien de ses proches. « Je peux être la tragique Amnéris dans « Aida », la passionnée Fenena dans « Nabucco » de Verdi ou bien encore la tendre Laura Adorno dans « La Gioconda » de Ponchielli, mais tout au long du spectacle, je réserve toujours une petite pensée pour mes enfants » - révèle Erika en précisant « la chance qu’elle a d’avoir des enfants en bonne santé ».

« Je suis sensible au sort des enfants handicapés et je m´efforce d’aider les organisations caritatives qui les soutiennent », - nous confie Erika Gàl pendant l’entracte. C´est ainsi qu´elle a récemment participé à une action de sensibilisation à la rééducation des enfants atteints d’Infirmité motrice cérébrale (IMC) lancée par une association belge So!Art. Les coffrets de bienfaisance conçus à cette fin par une maison de chocolats bruxelloise « La Maison du cacao » ont été illustrés par des artistes et diffusés pour être vendus au profit des enfants grâce à Erika Gàl. « Cette association promeut notamment la pensée de l’humaniste hongrois Andras Pető, qui a mis au point dans les années 40 à Budapest une méthode de rééducation dont les bienfaits font énormément progresser les enfants », - explique Erika. « Je suis très gourmande et souvent fidèle au chocolat hongrois, mais je dois avouer que le goût exquis du chocolat belge de « La Maison du cacao » m’a séduit d´emblée. Ce qui est sans doute à imputer également à l’objectif qu’ils visent, à savoir d´aider les enfants »

Daria Gissot

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