Nos poumons en danger

Nos poumons en danger

C’est dans le cadre de la 15ème édition du mois de l’environnement, mois durant lequel l’institut met en place de nombreuses conférences, tables rondes ou projections de films en lien avec cette thématique, que l’Institut Français a décidé de projeter le jeudi 16 novembre un documentaire intitulé “Irrespirable: des villes au bord de l’asphyxie” réalisé par Delphine Prunault. Retour sur un film alarmant.

 

Le réchauffement climatique. Voilà la menace à laquelle fait face l’humanité, menace qui s’est déjà concrétisée avec l’augmentation des températures et le rétrécissement des terres gelées. Il s’agit d’un enjeu capital de nos sociétés, qui nous concerne aujourd’hui et qui va concerner les générations futures. Néanmoins, un autre effet de la pollution atmosphérique a des effets immédiats pour notre santé et est très (trop) peu évoqué en comparaison: la qualité de l’air que nous respirons.

Entre prise de conscience tardive et solutions peu efficaces

En effet, l’air respiré dans les grandes villes n’est pas de mauvaise qualité. Il est pire. Le documentaire évoque dans un premier temps les cas des mégalopoles Chinoises et Indiennes. Le constat est terrible. La concentration de particules fines dans l’air, poussières issues de combustion pouvant se loger dans nos poumons (aggravant l’état de santé des personnes touchées), est par exemple parfois 100 fois plus importante à New Delhi que ce que recommande l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette concentration de particules fines touche aussi l’Europe. À Paris, la pollution chronique fait perdre en moyenne 6 mois d’espérance de vie et à Athènes, la concentration des particules fines atteint parfois celle de Pékin.

Ce constat terrible a été fait par de nombreuses villes par le passé. Des mesures pour améliorer la qualité de l’air ont été prises: certaines furent draconiennes. Mexico, 1990: la pollution est si importante que le gouvernement décide de fermer toutes les écoles. En suit une prise de conscience de la gravité de la situation. Dès lors,  le gouvernement fait délocaliser les usines de Mexico, il est désormais interdit de rouler un jour par semaine et des taxes importantes sont mises en place à destination des propriétaires de véhicules particulièrement polluants. À Berlin une véritable politique verte est appliquée avec la création notamment d’une zone environnementale dans le centre. Ces exemples sont une preuve que vivre dans une capitale et avoir un environnement sain est une question de volonté. La dégradation des conditions sanitaires dans les villes n’est pas une fin en soi.

Le documentaire le montre, des solutions et des politiques ont été pratiquées dans certaines mégalopoles. Néanmoins, la pollution ne connaît pas les frontières. Le “Smog” Chinois par exemple, ce mélange de brouillard et de fumée constitué de particules fines et d’ozone, peut atteindre la côte Ouest des Etat-Unis en l’espace de quelques jours… De ce fait, il semble difficile pour de nombreux spécialistes interrogés de résoudre efficacement ce problème sans recourir à une solution mondiale. La qualité de l’air est impactée par tous. Ce sont des efforts importants qui nous seront demandés. Mais ce sont des efforts essentiels. Il est grand temps de rendre nos villes respirables.
 

François Lalande

 

(1): www.un.org/fr/climatechange/sciencefacts.shtml

(2): www.respire-asso.org/particules-en-suspension-pm10-pm25/

 

(3): www.vignetteecologique.fr/zone-environnementale-berlin/

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