L’Europe ne peut plus fermer les yeux !

L’Europe ne peut plus fermer les yeux !

Soutien socialiste aux forces démocratiques hongroises font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">

C’est ce qu’a déclaré Harlem Désir dans une tribune publiée dans Rue89, et qui fait suite à sa visite à Budapest les 14 et 15 mars derniers. C’est à la tête d’une délégation socialiste, mais aussi en tant que député européen et Secrétaire national du PS - représentant à ce double titre le candidat François Hollande et le Parti socialiste européen - qu’il a rencontré pendant ces deux jours les forces démocratiques de Hongrie. Ainsi, il est venu soutenir la manifestation pour les libertés contre la politique du gouvernement Orbán.

 

 

Pendant cette visite, Harlem Désir était accompagné de Sylvie Guillaume, également eurodéputée, de parlementaires français comme Sandrine Mazetier, ou encore d'élus parisiens comme Mao Péninou et Pierre Kanuty. Ils ont rejoint sur place les militants de l’association citoyenne "Hongrie Solidarité".

Les rencontres de la délégation ont ciblé les protagonistes de gauche et représentants des forces démocratiques hongroises. En l’occurrence, Attila Mesterházy, président du Parti Socialiste hongrois (MSZP), les membres du collectif Szolidaritás, les activistes de la société hongroise et des ONG, engagés dans la défense des droits de l’homme, des droits civils, et la lutte contre le racisme,  l’antisémitisme,  l’homosexualité et l’ensemble des discriminations (en particulier contre les Roms). De plus, la délégation s’est penchée sur les difficultés rencontrées à la tête des institutions culturelles à Budapest. Szabó György, Directeur du Centre d’Arts contemporains Trafó, et László Upor, dramaturge au Nouveau Théâtre ont ainsi évoqué avec les socialistes le sort réservé à la culture en Hongrie, de plus en plus orientée vers une rhétorique nationaliste.

Le 15 mars au matin Harlem Désir s’est également rendu à Gyöngyöspata, ville contrôlée par le Jobbik, parti d’extrême droite. Cette visite n’est pas un hasard pour cet ancien militant associatif, qui fut également le président de SOS Racisme de 1984 à 1992. Il a été accueilli par la communauté Rom, qui vit sous la pression d’une milice paramilitaire du Jobbik. János Farkas, représentant de la communauté, a reçu Harlem Désir et lui a fait part de leur situation actuelle. A savoir, une vie quotidienne dans un climat de peur permanente, et la ségrégation dont sont victime leurs enfants à l’école.

Enfin, Harlem Désir a participé à la manifestation pour les libertés, où il s’est entretenu avec András Arató, directeur de Klubrádió, seule radio d’opposition en Hongrie, en bataille contre le Gouvernement Orbán.

Et la droite ?

Harlem Désir déplore le positionnement ambigu du gouvernement français à l’égard d’Orbán. Il reproche ainsi à l’UMP de ne jamais évoquer l’éventualité de retirer à Orbán ses fonctions de vice-président du Parti Populaire européen, ou bien d'en exclure le Fidesz, alors même qu’Alain Juppé a exprimé des réserves sur le régime hongrois. Le responsable socialiste français rappelle à ce titre, que le gouvernement de Hongrie se trouve aujourd'hui en pleine violation de l’article 2 du traité sur l'Union européenne. Celui-ci place au cœur de l'identité européenne les valeurs fondamentales « de liberté, de démocratie, d'égalité, d'Etat de Droit, de respect des droits de l'homme, […] des minorités ».

Le rôle de l’UE

L’Eurodéputé socialiste souligne enfin la problématique européenne. Pour lui, si l’UE ne réagit pas plus fermement, elle risque le déshonneur : «le recul démocratique ne peut pas être pas être occulté par la crise économique, qu'il aggrave en réalité». Selon lui, l’UE ne peut se réduire à un rôle de "gendarme des déficits", et ainsi renoncer à être "la gardienne des libertés". Il appelle donc aujourd’hui les démocrates européens à se mobiliser aux côtés des démocrates hongrois pour condamner la politique du gouvernement Orbán.

Gwenaëlle Thomas


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