La Reine Bicyclette :

La Reine Bicyclette :

entre amour inconditionnel du vélo à travers les âges, objet de luttes sociales, politiques et écologiques

Le cycle Cinéma A corps perdu organisé par l'Institut français de Budapest nous présentait le documentaire de Laurent Védrine sur la fabuleuse épopée de la bicyclette au cours des siècles derniers.

La reine bicyclette (2013) nous raconte l'histoire du vélo en France. Réservé à une élite lors de sa création, ce véhicule pas comme les autres s'est démocratisé avec la révolution industrielle et le premier tour de France en 1903. A la fois objet utilitaire pour les travailleurs, permettant l'émancipation des femmes, traversant les luttes sociales et politiques du XXe siècle, la «  petite reine  », symbole aujourd'hui de liberté, d'universalité et d'émancipation, est avant tout un mythe populaire. Ce documentaire pose un regard juste et affectueux sur ce véhicule qui, aujourd'hui encore, ne perd pas en popularité.

Cyclonomiades et vélorution

Ponctuée d'interventions poético-vélocyclopédiques par Jean-Marie Cador, à la fois amoureux du vélo et des mots, la projection du documentaire prend des allures poétiques et humoristiques. Le professeur d’éducation physique et sportive au lycée français “Gustave Eiffel” de Budapest était à l’initiative de cette soirée, déclamant des extraits de son ouvrage plein de vélosophie, Novellavelo (éditions Garbo, 2011). Louison Bobet, Eddy Merckx, Bernard Hinault étaient également présentés en français et en hongrois sous l’œil complice des spectateurs, sans oublier Albert Einstein à qui l’on doit les mots suivants : « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »

La présentation de l'association Cyclonomia par Adrien Depoisse qui s'en est suivie vient rappeler les initiatives locales et citoyennes permettant de faire perdurer cet amour du vélo. Pour la plus grande curiosité de tous, il était possible d’essayer des créations de l’association : un vélo avec selle et guidon s’élevant à plus d’un mètre cinquante du sol, ou bien un autre affûté d’une remorque avant pour transporter et livrer légumes et produits agricoles dans la ville. Les personnes présentes lors de la soirée ont pu notamment déguster des jus fabriqués artisanalement à l’aide du « vélo-mixeur » : avec quelques coups de pédales, un mixeur fixé au centre du guidon s’actionne, broyant fruits et légumes à la simple force motrice des mollets. Une alternative ludique qui utilise une énergie propre et 100% renouvelable.

En selle pour un mode de vie plus éco-responsable

C'est finalement une réflexion autour de l'écologie et sur nos modes de vie actuels auquel cette projection nous invitait. Enfourcher son vélo pour promouvoir un mode de vie décroissant, respectueux de la nature, voilà comment la bicyclette s'impose de nouveau comme un symbole de lutte, cette fois-ci écologique. Promouvoir le transport actif (marche, course, vélo, patin à roulettes etc.) c'est le défi que beaucoup de villes veulent relever aujourd'hui et Budapest n'est pas en reste. Depuis plus de deux ans maintenant, la capitale hongroise a mis en place un système de vélos en libre-service à l'intérieur de la ville. Le réseau des «  Bubis  » compte aujourd'hui plus de 1270 vélos répartis sur 112 stations un peu partout dans Budapest. Déjà bien équipée en terme de pistes cyclables, ces petits engins verts permettent aux budapestois de pouvoir se déplacer plus facilement et surtout plus écologiquement au sein de la capitale. Équipés de GPS, d'un cadenas électronique et de trois vitesses, les «  Bubis  » sont en plus peu onéreux. Ce réseau de vélos en libre-service demande encore quelques améliorations notamment en termes d’accessibilité dans certains quartiers mais reste une bonne alternative aux véhicules motorisés.

La capitale hongroise et ses alentours offrent de belles possibilités de balades. En hiver comme en été, parcourir les bords du Danube à vélo permet de découvrir la ville d’une nouvelle manière. Au grand air, sous une journée ensoleillée, les balades à bicyclette sauront séduire les amoureux de la nature et assouvir leurs désirs d’évasion, de liberté. Pour les plus courageux, la balade peut se poursuivre sur plusieurs jours et traverser les frontières puisque les bords du deuxième plus grand fleuve d’Europe comptent de nombreux itinéraires balisés, permettant d’aller jusqu’en Autriche, en Slovaquie ou en Allemagne. Alors, qu'attendez-vous pour vous mettre en selle?

Eloïse Brugallé, Julie Gaubert

 

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