«Kilábalás», ou comment s’en sortir ?

«Kilábalás», ou comment s’en sortir ?

Fin mai, quatre jeunes Hongrois ont publié un modèle susceptible, selon eux, de sauver l’économie hongroise. Qui sont-ils et pourquoi ont-ils entrepris ce travail ? Les auteurs de l’étude, Gyula Barabás, Péter Holtzer, Krisztián Orbán et Tamás Vojnits, sont les collaborateurs d’Oriens, une entreprise en conseils financiers qui s’occupe d’achats d’entreprises et dont les investisseurs figurent parmi les familles les plus riches au monde.

 

 

Le but stratégique de l’entreprise Oriens est de fonder la plus importante base de recherches économiques en Europe centrale. Cela pourrait même à terme devenir l’un des plus grands avantages de l’entreprise sur le marché. Dès lors, Oriens consacre de l’énergie, du temps et des capitaux aux études des problèmes sociologiques et économiques les plus urgents de la région.

Les propriétaires hongrois de l’entreprise sont Krisztián Orbán, Péter Holtzer et Tamás Vojnits. Spécialistes des questions macro-économiques, ils connaissent bien les spécificités de l’économie hongroise et tirent de différents exemples internationaux des conclusions susceptibles d’être utilisables à l’échelle du pays.

Pour élaborer ce modèle de sortie de crise, le «Kilábalás», ils ont demandé à de nombreux économistes réputés ce qu’ils estimaient être les plus importants problèmes de l’économie hongroise. Les entretiens avec Gordon Bajnai (ministre du développement et de l’économie), Attila Chikán (ex-ministre de l’économie), Péter Felcsuti (président de l’Association des Banques hongroises) et István Zsoldos (analyste de Goldman Sachs) notamment sont publiés sur le site de l’entreprise.

Le thème central du programme qu’ils ont déduit de leur analyse est l’encouragement du travail. Ils suggèrent en effet de minimiser les dépenses (en transformant notamment le sacro-saint système des retraites) et de «redistribuer» quelque 1000 milliards de HUF vers la population active. Ceci engendrerait une hausse instantanée de 20 % du salaire d’environ 3 millions d’employés et créerait, d’ici deux ans, au moins 100 000 nouveaux emplois.

Selon ce programme, il est fondamental d’agir sur l’opinion publique et la motivation des employés puisque avec la baisse des taxes et la hausse des salaires, ceux-ci seraient plus motivés pour travailler que pour rester inactifs…

D’après les auteurs, cette étude a un but double : d’une part, en définissant les facteurs qui ont causé l’essoufflement de l’économie, ils souhaitent attirer l’attention de ceux qui se trouvent derrière les décisions économiques et celle des faiseurs d’opinion sur le plus grave problème de l’économie hongroise actuellement qui est le déficit de croissance.

D’autre part, ils proposent une façon de «s’en sortir», un «kilábalás», qui consiste en de nouvelles orientations et tendances qui favoriseraient la croissance à court et moyen terme et remettraient ainsi l’économie en route.

L’importance de cette étude est évidente. Outre la presse et les médias qui en ont relayé les conclusions, le gouvernement lui-même a pris contact avec ses auteurs. Bien que le ministère des finances l’ait rejetée en disant que ce modèle mettrait en danger les résultats du programme de convergence, les auteurs ont réussi à ouvrir le débat.

Kati Fazekas

 

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