2009, un saut dans l’inconnu

2009, un saut dans l’inconnu

Nous voici déjà en 2009, prêts à fêter le cinquantième anniversaire de la naissance d’Astérix, un peu angoissés tout de même mais fermement résolus. Comme chaque année, les grands magazines et quotidiens du monde entier nous proposent leurs usuelles prévisions.

Cette année, la foire aux prédictions commence par un bémol. Comme le résume Daniel Franklin, Rédacteur en chef du supplément The world in 2009 publié par The Economist : « désolé pour 2008 ». En effet, personne, quoi qu’en dise M. Soros, n’avait prévu l’ampleur de la crise des suprimes, ni le yo-yo des cours du pétrole. La tendance est générale, en 2009 le ton est nuancé, on est dans le probable, le logique, le néanmoins.

Depuis le mois dernier guère de nouveautés en ce qui concerne la durée potentielle de la crise. Tout le monde espère que M.Obama saura donner l’impulsion salvatrice qui redynamisera l’économie américaine et le reste du monde. Une majorité d’analystes estiment (ce qui n’étonnera personne) que les pays riches sortiront plus tôt de la crise que les pays émergents. En 2010, tout devrait donc s’arranger pour les plus riches, sauf si la minorité d’analystes qui prévoient le pire se trouve avoir raison. Sauf imprévu le cours des matières premières devrait se stabiliser à l’exception du coton qui devrait connaître une hausse importante.

En ce qui concerne la réorganisation du système financier international, on nous promet une réglementation plus stricte tout en nous laissant entendre que les grandes banques risquent de ne pas être d’accord. Maintenant qu’elles sont renflouées, les banques aimeraient que l’on fasse table rase du passé. 2009 sera donc une année de bras de fer entre les gouvernements et les banques. Liquidité et transparence seront les deux mamelles du système financier de l’après 2008.

Du point de vue local, The Economist nous affirme que « La Hongrie conservera son gouvernement socialiste (le MSZP) même si celui-ci est minoritaire depuis le départ de son partenaire de coalition (...) le Premier ministre Ferenc Gyurcsány pourrait voir son autorité menacée à un moment où sa popularité est en baisse. » Ce n’est pas ce que l’on pourrait appeler une analyse osée. Si l’on rajoute quelques mots sur la baisse de la demande de biens manufacturés, les hésitations du forint et les crédits accordés par les institutions financières internationales, on a fait le tour de la presse internationale. La Hongrie ne fait pas recette cette année. Quelques journalistes français se sont bien interrogés sur la date d’entrée de notre beau pays d’accueil dans la zone euro (du fait de celle de la Slovaquie, LE sujet à éviter dans les dîners en ville si vous êtes Français !) mais dans l’ensemble personne n’y croit. Il est certain que la zone euro est plus sûre que la zone forint (une vieille blague russe du temps du communisme a été remise au goût du jour par un analyste dont je tairai le nom car je l’aime bien : «Vous connaissez la différence entre un euro et un forint? Un euro !»), mais le pays n’a pas les moyens d’opérer un tel changement et les problèmes ne font que commencer puisque les mentalités ne changeront pas.

Côté environnement, tout le monde sait qu’un accord global n’est possible que si les pays les plus industrialisés acceptent le principe des réductions à deux vitesses qui laisserait un temps d’adaptation à l’Inde (qui connaîtra des élections agitées cette année) et à la Chine (qui pourrait très éventuellement connaître un léger vent de contestation), la balle est dans le camp de M.Obama. La Conférence sur le changement climatique commence le 30 novembre à Copenhague (les altermondialistes peuvent commencer à tricoter leurs pulls en laine équitable, malgré tous les efforts de l’industrie mondiale, il fera froid !).Depuis le temps que « les énergies alternatives commencent à devenir la norme » on pourrait penser que la situation s’est améliorée... Il n’en est rien ! Compte tenu de la crise que traversent certaines industries, on peut se demander dans quelle mesure les sensibilités environnementalistes des plus riches pourront se faire entendre mais « L’Union européenne mène l’assaut » on est donc rassuré ! Une chose est sûre, les ordinateurs seront plus verts. L’industrie informatique, avide de vous voir changer vos ordinateurs, communique sur le côté polluant des appareils en fonction par rapport à ceux qui arrivent sur le marché.

Le dernier thème en vogue est la lutte contre les tendances protectionnistes. Les plus grands spécialistes se relaient pour exhorter les gouvernements du monde entier à ne pas céder aux sirènes du repli sur soi. C’est ensemble que nous réussirons à surmonter les difficultés. C’est vrai ! Mais certains pourraient faire un peu plus d’efforts...

Xavier Glangeaud

 

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