Pécs, la ville maudite

Pécs, la ville maudite

Non seulement les investissements sont toujours en retard, mais le maire de la ville est décédé le 27 janvier. Quel sera l’avenir de la Capitale européenne de la Culture en 2010 ?

 

 L’ancien maire socialiste László Toller, qui a commencé à organiser les plans du programme de Pécs Capitale Européenne de la Culture (CEC) 2010 est dans le coma à cause d’un accident survenu il y a plus de deux ans et le nouveau maire, Péter Tasnádi (53 ans), est décédé la semaine dernière des suites d’un cancer. A présent ce sont les trois maires adjoints qui s’occupent des affaires de la ville.

 

Par conséquent, la direction de la ville doit envisager plusieurs problèmes. Pour les socialistes, il faut très rapidement trouver quelqu’un à la place de Tasnádi. Ce sera une tâche assez compliquée car le parti d’opposition, le Fidesz, a une popularité significative dans tout le pays. Peut-être seule Katalin Szili (présidente de l’Assemblée nationale et par ailleurs très populaire) pourrait remporter la victoire pour le MSZP. Selon la loi, la ville dispose de quatre mois pour désigner son nouveau maire par référendum.

Mais peu importe qui remportera la mairie de Pécs : sa position ne sera pas confortable. La situation actuelle permet d’avancer sans se tromper que les investissements ne seront pas accomplis dans les délais. La réalisation du projet CEC 2010 avait déjà un retard de six mois en 2008, et ce pour plusieurs raisons : on avait trouvé un certain nombre d’objets archéologiques lors des fouilles précédentes, et les travaux ainsi que des motifs bureaucratiques et financiers ont également ralenti les constructions.

Or, Pécs avait décidé d’entamer la construction d’une Bibliothèque régionale, d’un Centre musical de conférence et d’un Quartier Culturel, et l’on avait aussi prévu la rénovation des bâtiments de l'usine de porcelaine Zsolnay. Rien n’a été réalisé jusqu’ici. Les développements de certains hôtels sont également en retard et la ville n’a pas encore choisi les entreprises qui seront amenées à construire les grands centres culturels car les sommes réclamées par les entreprises sollicitées jusqu’à présent était trop élevées par rapport au budget de la ville. Seule la rénovation des places publiques pourrait se terminer d’ici la fin 2009. Pécs a des dettes tellement importantes qu’elle n’a peut même pas compléter le budget accordé par l’Union Européenne de ses propres ressources.

Les dirigeants de la ville n’ont qu’une seule possibilité : il faut développer un plan B qui marchera sans difficultés et sans hésitations. Ce qui semble sûr, c’est que les grands investissements ne seront pas réalisés avant la fin 2010, et que la ville devra faire face à un destin similaire à celui de Vilnius : la Capitale européenne de la Culture de 2009 lutte contre la crise économique, le manque d’argent et, on peut supposer, également contre la corruption.

Tímea Ocskai

 

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