L’avenir du SZDSZ

L’avenir du SZDSZ

Le président du parti libéral (SZDSZ) Gábor Fodor a proposé sa démission lundi 8 juin, après l’échec de sa formation aux élections européennes où elle n’a obtenu aucun siège.

 

 «La direction du parti a pris connaissance de l’intention du président Gábor Fodor, mais c’est le conseil national du parti SZDSZ qui devra décider s’il accepte ou non sa démission», a déclaré le jour même Gábor Demszky, maire de Budapest et membre-dirigeant du SZDSZ, après la réunion de la direction du parti. Les libéraux, avec 2,16 % des voix, ont perdu leurs deux sièges au Parlement européen acquis en 2004. «Les électeurs nous ont punis et nous devons en tirer les conclusions… c'est un grand échec», avait déclaré M. Fodor à l'issue de la soirée électorale, évoquant déjà sa démission.

Rassemblant les dissidents du régime communiste, le parti libéral a été l’une des grandes forces du changement de régime en 1989 et a participé à trois gouvernements dirigés par les socialistes. Les libéraux ont quitté formellement la coalition avec les socialistes en avril 2008, mais les soutiennent tout de même au Parlement.

Le conseil national du parti s’est finalement réuni le samedi 13 juin et a ratifié la démission de Gábor Fodor. Après de longues négociations, le conseil national a décidé de convoquer une réunion générale anticipée pour l'élection de nouveaux cadres dirigeants et d'un nouveau président du parti. Celle-ci aura lieu le 4 juillet alors qu'elle n'était initialement prévue qu'en automne. La majorité des dirigeants du parti souhaitaient que cette élection soit maintenue en automne afin de donner le temps à une nouvelle équipe de se préparer. Mais la démission du président du parti a obligé le SZDSZ à organiser ce scrutin dans les 30 jours à venir. Certains autres dirigeants du parti ont annoncé qu'ils allaient eux aussi démissionner avant la réunion générale afin de laisser la voie libre aux éventuels nouveaux candidats. Gábor Fodor a en outre annoncé qu'il ne souhaitait pas se représenter au poste de président du parti libéral.

Les dirigeants du SZDSZ affichent un but commun qui va au-delà des questions personnelles: faire sortir le parti de sa crise en élisant un président et des représentants fiables et capables de représenter les valeurs libérales du parti et de consolider sa position auprès des autres forces politiques hongroise. Le SZDSZ a perdu la confiance d'une grande partie de ses sympathisants à cause du manque de résultats, voire des mauvais résultats, de la politique menée par le gouvernement au sein duquel le parti libéral était en coalition avec le MSZP pendant de longues années. Selon Gábor Fodor, la confiance des électeurs reviendra et le parti regagnera ses forces mais, pour cela, il faudra recomposer et renouveler la direction et le programme du SZDSZ.

Pour autant, le parti continuera-t-il à soutenir le gouvernement actuel? A ce propos, Gábor Fodor a déclaré que la direction du parti allait élabo-rer une nouvelle stratégie durant l'été. Mais d'ici-là une chose est certaine: ils vont continuer à soutenir toutes les mesures du gouvernement permettant de faire sortir la Hongrie le plus tôt possible de la crise économique.

Le SZDSZ devra donc réagir et résoudre rapidement la crise qu'il traverse car, dès la rentrée, une importante série de décisions seront à prendre, notamment sur le soutien au gouvernement actuel ou sur une éventuelle élection parlementaire anticipée, ou encore sur la préparation du budget de 2010.

Les organes du SZDSZ doivent nommer leurs candidats à la présidence du parti jusqu'au 23 juin et les candidats doivent se prononcer jusqu'au 26 juin, date à laquelle leur candidature doit être ou non officialisée. Un événement intéressant s'est produit la veille du conseil national du parti, qui illustre bien combien la situation est instable chez les libéraux. Le comité du SZDSZ de Budapest a demandé la démission de l'actuel chef du groupe parlementaire du parti, János Kóka, et a suggéré que Gábor Kuncze, ancien président du SZDSZ et ancien ministre de l'Intérieur, le remplace au poste de chef du groupe parlementaire du parti. Les représentants devaient voter en fin de réunion sur le sort de Kóka mais une grande partie d'entre eux est partie en pleine réunion tant les négociations s'éternisaient, ainsi n'y a-t-il pas eu assez de votes pour imposer le départ de Kóka. Cet événement illustre bien le désordre et l'incohérence qui règnent actuellement au sein du parti libéral hongrois.

 Bálint Seres

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