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Katalin Szili quitte la présidence du Parlement Hongrois

Katalin Szili était la présidente de l’Assemblée Nationale entre 2002 et le 14 septembre 2009. Si, au fil des années, elle est devenue la personnalité politique la plus populaire du parti socialiste, elle entend désormais continuer sa carrière dans un nouveau mouvement civil de gauche. Retour sur son activité à la tête du Parlement.

Katalin Szili remplissait la tâche, sans doute très difficile, de tenter d’obtenir un consensus auprès des partis parlementaires et de maintenir l’ordre dans la chambre alors que les confrontations et débats entre la gauche et la droite ont été nombreux au cours des sept dernières années. Sa relation personnelle parfois tendue avec l’ancien Premier Ministre Ferenc Gyurcsány, dont elle constituait en quelque sorte “l’antipode” au sein du parti socialiste, n’a fait que rendre son travail plus compliqué. Le principal point de discorde entre elle et Ferenc Gyurcsány était notamment la question des Hongrois vivant dans les pays voisins. En 2004, Katalin Szili a soutenu l’idée de donner la double nationalité aux habitants hongrois des pays étrangers, une initiative que la gauche refusait et qui a finalement été rejetée par référendum. Suite à ce vote, Katalin Szili a initié la création du soi-disant Forum des représentants hongrois du bassin carpathique, un organe de consultation où les délégués des partis parlementaires hongrois échangent leurs idées avec les députés hongrois des pays voisins et du Parlement européen. Ce forum n’a jamais joué, comme l’a pourtant espéré Katalin Szili à sa fondation, un rôle majeur sur la scène internationale, si ce n’est qu’il a été une source de conflit entre la Hongrie et ses voisins, qui se doutaient que le Parlement hongrois cherchait ainsi à imposer ses vues aux représentants des minorités à l’étranger.

Sur le plan de la politique intérieure, un deuxième organe, le Conseil national de développement durable, doit également sa création à Katalin Szili. Fondé en 2008 par la coopération des cinq partis parlementaires, ce conseil de 32 membres est censé renforcer le dialogue social sur les projets de développement du pays. Outre des délégués du gouvernement et des partis parlementaires, des représentants des syndicats, des égli-ses, des délégués de l’Académie des sciences et d’autres acteurs de la vie civile y participent aux réflexions.

Le renforcement de la participation civile sera d’ailleurs au cœur de sa nouvelle initiative qui consiste désormais à redonner crédibilité et popularité à la gauche. Dans son article intitulé «Il est temps!» (Idô van!), paru dans le quotidien Népszabadság le 11 juillet dernier, Katalin Szili a tracé les lignes du renouvellement de la gauche hongroise. Celui-ci passe, selon elle, par la révision complète de la politique économique et sociale suivies ces dernières années par le MSZP. En rupture avec les idées libérales, elle propose par exemple d’augmenter la taxation des entreprises multinationales présentes en Hongrie et de renforcer la présence de l’Etat, non seulement dans les domaines classiques comme le système de santé mais également dans les projets de développement. Selon ses perspectives, les entreprises publiques devraient ainsi jouer un rôle plus important dans l’économie hongroise et bénéficier de subventions européennes. Le mouvement, portant le nom provisoire d’Alliance pour le futur (Szövetség a jövôért) s’inscrit dans la préparation du parti socialiste aux élections législatives qui auront lieu au printemps prochain.

Katalin Szili garde en outre un lien très fort avec la circonscription de Pécs et ses environs, où elle est députée depuis 1994. En mai dernier, elle s’est également présentée à l’élection partielle de Pécs, organisée en raison du décès du maire socialiste Péter Tasnádi. Sa défaite écrasante lors de ce vote, face au député Fidesz Zsolt Páva, a porté un sérieux coup au parti socia-liste, dont la personnalité la plus populaire n’a ainsi pas réussi à battre le candidat du Fidesz, et ce malgré son alliance locale avec les députés SZDSZ et MDF. Selon le sondage de l’agence Szonda Ipsos, réalisé au mois d’août, Katalin Szili reste malgré tout la troisième personnalité politique préférée des Hongrois, après le président de la République László Sólyom et Viktor Orbán, chef du parti Fidesz.

Anna Bajusz

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