Architecture: FUGA

Architecture: FUGA

Qu’est-ce-qu’un(e) “fuga”? Ce que notre dictionnaire bilingue traduit par “joint” – celui qui colmate les brèches, assure l’isolation et fait le lien – n’est pas sans nous rappeler la fugue, celle qui tente parfois les adolescents, mais surtout celle que Johann Sebastian Bach a couché sur le papier. L'Art de la fugue, célèbre œuvre inachevée du compositeur allemand, représente, aux dires des spécialistes, l'apogée du style contrapuntique, à savoir une écriture musicale qui a pour objet la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes. En somme, une architecture musicale considérée comme l'un des plus grands aboutissements jamais réalisés en musique occidentale. Depuis peu, le FUGA est aussi le nom du nouveau centre d’architecture de Budapest qui se veut ouvert à toutes les autres formes artistiques.

En effet, ce centre, qui a ouvert ses portes début octobre, a pour buts de représenter les tendances actuelles de l’architecture en Hongrie, mais aussi de fonctionner comme un centre culturel au sens large, avec des expositions, des concerts, des programmes pour enfants, des projections de films, des conférences ou encore des représentations théâtrales. «Presque toutes les capitales européennes disposent d’un centre dédié à l’architecture, soulignait Imre Bálint, le représentant de la Chambre des Architectes Hongrois, à l’occasion de l’inauguration. Ces centres montrent l’architecture comme faisant partie intégrante de la culture, des arts et de la société».

Au cours de la dernière décennie, de plus en plus de lieux, réels ou virtuels, dédiés à l’architecture ont vu le jour à Budapest. La volonté affichée par Bálint Nagy, le directeur du FUGA, est d’ouvrir les portes à toutes ces initiatives et de renforcer les liens et les connexions possibles entre l’architecture et les autres champs artistiques et scientifiques.

Parmi les prochains rendez-vous du FUGA, notons le concert du K.L.B. Trio (jazz), le 20 novembre à 19:30. Le samedi 21 novembre à 14:00, les plus jeunes sont conviés à un programme ludique intitulé «Instruments trouvés» – où comment les objets de rebus (avez-vous donc une âme?) peuvent devenir des instruments de musique entre les mains de Ferenc Katona.

Dans un autre registre, le 24 novembre, le FUGA vous accueille à 18:00 pour une discussion autour du mouvement étudiant qui s’était formé peu avant le changement de régime en Hongrie. Bien que celui-ci ait grandement influencé les changements politiques à l’époque, il est le grand oublié des annales de l’Histoire hongroise. «Cette histoire n’en dit-elle pas long sur la mémoire et les valeurs de l’intelligentsia hongroise et sur la logique des démocrates hongrois?», s’interroge le programme.

Sans oublier l’exposition en cours, à découvrir jusqu’au 30 novembre, et dédiée au Métro 4, car malgré un budget et un délai largement dépassés et malgré les scandales et conflits qui ont entachés sa construction, les stations de ce futur métro constituent à elles seules des ouvrages d’art absolument remarquables.

Mais le FUGA est peut-être avant tout un lieu agréable et accueillant – quoiqu’il sente encore la peinture fraîche – et sa librairie pourrait même vous donner quelques idées de cadeaux avant l’heure.

Frédérique Lemerre

 

FUGA (Budapesti Építészeti Központ/Budepest Center of Architecture)

Ve arrt., Petőfi Sándor utca 5.

R. : +36 30 934 73 89

galeria@nagybalint.hu

Ouvert tlj de 10 :00 à 22 :00

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